Pourquoi vous pouvez être puni par deux amendes en quelques minutes à cause des radars tronçons?

Vous aurez peut-être remarqué dernièrement que vous recevez plus de p.-v. que d’habitude, si vous prenez régulièrement l’autoroute. En Wallonie, les autorités ont décidé de serrer la vis afin de faire respecter la vitesse maximale de 120km/h. C’est notamment grâce aux radars tronçons, qui font des ravages, que les automobilistes peuvent désormais recevoir plusieurs amendes en l’espace de quelques minutes.

Pour rappel, en cas d’excès de vitesse inférieur à 10km/h, vous risquez une amende de 62€.

Qu’est-ce qui a changé?

Cet été, la Justice a décidé de supprimer les tolérances «parquet», qui s’ajoutent à la tolérance technique, liée à la précision de la machine (environ 6%). Cela veut dire qu’une personne flashée à 129 ou 130 km/h est corrigée à 121 ou 122 km/h, ce qui signifie qu’elle est toujours en infraction aux yeux de la loi.

Par ailleurs, les radars tronçons fonctionnent désormais à plein régime, 24h/24. Par le passé, ceux-ci étaient parfois éteints durant plusieurs heures pendant la journée! Le but était de ne pas engorger le Parquet, mais il semblerait que celui-ci a désormais les moyens de lutter activement contre les excès de vitesse. «Tous ces automobilistes qui avaient l’habitude de rouler depuis des années à 135-140 km/h au compteur sans jamais être flashés découvrent maintenant que nous sommes entrés dans une nouvelle ère», explique Benoit Godart, porte-parole de Vias, à nos confrères de Sudinfo.

Leur nombre a également été augmenté. Il y a deux mois, il en existait 24, principalement dans le Hainaut. En un an, les autorités ont prévu d’en installer 33 autres à travers la Wallonie. Pour rappel, le radar tronçon prend une photo de votre plaque à l’entrée de la zone de contrôle et une à la sortie. Cela lui permet de voir le temps que vous avez pris pour parcourir une distance précise, et donc à quelle vitesse vous avez été.

Le radar mitraillette débarque

Un nouveau radar va être mis en place en Wallonie pour les fêtes de fin d’année: les automobilistes qui ont le pied lourd sont donc prévenus! En effet, il est encore plus performant que les lidars actuels. «La qualité de la photographie prise a été augmentée, ce qui permet de zoomer davantage sur l’image et donc de pouvoir flasher de plus loin», explique Pierre Grisard, de la firme SecuRoad.

«Plus important encore, son temps de réaction entre deux véhicules est plus rapide. Du coup, il peut flasher deux à trois fois plus de véhicules pendant le même laps de temps. Une vraie mitraillette», poursuit Pierre Grisard. Et le radar pourra même flasher jusqu’à 300 km/h. De plus, ce nouveau radar «mitraillette» va contrôler les quatre bandes de circulation en même temps et dans les deux sens, pour autant qu’il n’y a pas de berme centrale.

Que faut-il améliorer?

Bien conscient que les autorités ne sont pas parfaites, Benoit Godart milite pour la création d’un site web qui indiquerait aux automobilistes où se trouvent les radars tronçons. Ceux-ci doivent pour le moment se contenter de petits panneaux pas toujours très visibles, alors qu’en Flandre et aux Pays-Bas, un site permet de savoir où les contrôles s’effectuent. «Le but est d’améliorer la sécurité routière, pas de flasher. La mobilité va y gagner», précise le porte-parole.

Désormais, le porte-parole de Vias souhaite identifier les tronçons les plus dangereux, comme les entrées d’agglomération et les carrefours, afin d’y placer des radars, qui ont prouvé leur efficacité. Mais l’expert reconnaît qu’il est parfois difficiler d’agir sur ce type d’infrastructures. Benoit Godart affirme qu’une baisse de plus de 50% du nombre d’accidents tragiques a été constatée aux endroits où des radars tronçons ont été placés, mais cette sécurité à un prix.