Sécurité, confort, aménagements: pourquoi les Belges ne sont pas motivés à circuler à pied

Les piétons belges ne sont pas satisfaits de leurs conditions de déplacement, selon les résultats du premier Baromètre Piéton belge. Voici pourquoi.

par
Belga
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Avec une note globale d’à peine 10,4/20, les piétons belges ne sont pas vraiment satisfaits de leurs conditions de déplacements à pied sur les routes du Plat Pays, selon les résultats du premier Baromètre Piéton belge dévoilés dimanche.

Plus de 13.500 personnes résidant en Belgique se sont exprimées sur la «marchabilité» de leur commune lors d’une enquête d’opinion menée par trois associations de promotion de la marche et de défense des piétons (Tous à Pied, Voetgangersbeweging et Walk.brussels) entre le 24 avril et le 30 juin pour le compte du SPF Mobilité et Transports.

Plusieurs critères

Les répondants ont été ainsi questionnés tant sur ce qui les motive à se déplacer que sur le confort, la sécurité ou encore les aménagements et l’évolution de la situation des piétons.

Premier constat du baromètre, l’ensemble des piétons s’accordent sur ce qui est «marchable ou non» et l’insatisfaction est partagée par l’ensemble de la communauté piétonne quels que soient les motifs de déplacement, l’âge ou encore le genre, selon les auteurs de l’étude.

64% des femmes ne se sentent pas en sécurité

Ainsi, 70% des personnes interrogées pensent que l’espace public n’est pas adéquat pour les déplacements à pied, ou avec une poussette, des personnes avec de jeunes enfants, des personnes âgées et des personnes à mobilité réduite. Par ailleurs, 64% des femmes ne se sentent pas en sécurité la nuit et adaptent leur chemin contre 49% des hommes.

Un manque d’aménagements

Autre enseignement du baromètre, les piétons sont particulièrement critiques quant au confort de leurs déplacements à pied. Ils sont ainsi 80% à déplorer le manque d’aménagements pour assurer leur confort (toilettes, bancs, abris, distributeurs d’eau potable…) et ils sont 69% à être gênés par les nuisances (pollution de l’air et sonore) générées par la circulation des véhicules motorisés.

Trop d’obstacles

Par ailleurs, 65% estiment que les itinéraires piétons ne sont pas libres d’obstacles (vélos, poubelles, horodateurs, panneaux publicitaires, bornes de recharge…) et ils sont plus de 60% à dénoncer la qualité des espaces destinés aux piétons tant en ce qui concerne leur largeur que les matériaux employés ou encore leur entretien.

Quelles attentes des Belges?

Pas étonnant dès lors que des trottoirs plus larges, bien entretenus, sécurisés et désencombrés arrivent en tête des attentes des répondants (82%). Les piétons attendent aussi des améliorations en ce qui concerne la sécurité et l’adaptation de l’espace public pour les jeunes enfants à pied ou en poussette, pour les personnes âgées et les personnes à mobilité réduite. Seuls 18% des répondants considèrent en effet qu’un enfant de 8 ans peut se déplacer en toute sécurité à pied lorsqu’il se trouve seul.

La perception des piétons est par ailleurs généralement moins bonne en Région Wallonne qu’en Flandre et à Bruxelles. La cohabitation entre les différents usagers (piétons, vélos, trottinettes, véhicules motorisés) est quant à elle considérée comme plus problématique dans les grandes villes et par conséquent en Région Bruxelloise.

«De nombreux points à améliorer»

Des préoccupations entendues par le ministre fédéral de la Mobilité et des Transports, Georges Gilkinet (Ecolo) qui se réjouit du succès rencontré par ce premier baromètre. «Pour la première fois, une enquête approfondie sur les besoins des piétons, à laquelle 13.500 personnes ont participé, a pu être mise en place. C’est un succès. Et les résultats indiquent clairement qu’il y a encore de nombreux points à améliorer pour leur faciliter la vie», a souligné le ministre.

«Les villes et les communes peuvent désormais s’appuyer sur ces données concrètes pour définir les priorités et améliorer la sécurité et le confort des piétons sur leur territoire. Nous avons toutes et tous intérêt à travailler ensemble à tous les niveaux politiques pour encourager encore plus de gens à marcher plus souvent. C’est bon pour la santé, pour la mobilité et pour le climat», a-t-il conclu.

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