Scandale au Groenland: 67 femmes accusent le Danemark d'avoir posé des stérilets sans leur consentement
Un groupe de soixante-sept femmes groenlandaises menacent de poursuive le Danemark en justice. Elles accusent le pays de leur avoir posé un stérilet sans leur consement alors qu’elles étaient encore adolescentes. On te raconte cette histoire accablante.
Au total, ce sont près 4.500 femmes groenlandaises qui se seraient vues poser un stérilet sans leur accord par le Danemark. Soixante-sept d’entre elles ont aujourd’hui décidé d’agir, demandant une indemnisation de 300.000 couronnes danoises (40.200€) pour compenser ces «violations qui ont eu des conséquences majeures sur leurs vies». On te raconte.
Stérilisation forcée
C’est en 2017, qu’une première Groenlandaise témoigne. Naja Lyberth affirme qu'on lui a posé un stérilet sans son consentement lors d'un examen médical à l'école, alors qu’elle n’était qu’adolescente. Selon elle, en imposant ce geste, l’Etat danois cherchait à «procéder à une stérilisation concertée ». Et elle est loin d’être la seule à s’être vue imposer le stérilet. Au total, 4.500 adolescentes ont été victimes entre 1960 et 1991. «Nos avocats sont convaincus que les droits humains et la loi ont été violés», confie Naja. La militante reste persuadée que l’Etat «n'aurait jamais fait cela aux filles danoises».
Des soins médiocres
Si Naja a réussi à avoir un enfant à 35 ans, de nombreuses femmes n'y sont malheureusement jamais parvenues. De plus, les soins postopératoires étaient particulièrement médiocres, laissant de nombreuses adolescentes endurer des douleurs intenses, des hémorragies internes, ou encore des infections abdominales. Certaines ont même du subir une ablation de l'utérus ou une stérilité totale. «Le travail du médecin est de s'assurer que nous sommes en bonne santé. Nous, ils nous ont rendues malades, en endommageant notre utérus et notre capacité à avoir des enfants»
Une indemnisation en vue ?
Si ces pratiques de contraceptions imposées aux femmes groenlandaises ont eu lieu entre 1960 et 1991, l’affaire a mis du temps avant d’arriver aux oreilles de la population danoise. Ce n’est que début de cette année 2023 que l'État danois et le Naalakkersuisut, le gouvernement groenlandais, ont ouvert une enquête. Les conclusions devraient être rendues en mai 2025. «Elles ne devraient pas avoir à attendre aussi longtemps pour être indemnisées des souffrances qu'elles ont subies», partage la militante.
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