Une université proposera très bientôt un cursus pour devenir influenceur

Voyages de rêve, cadeaux de marque et salaires faramineux, le métier d’influenceur fascine et fait rêver. En Irlande, une université à décidé de dédier un cursus universitaire entier pour permettre aux étudiants de faire de ce rêve une réalité.

par
ETX
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Cette licence, baptisée «Bachelor of Arts Content Creation and Social Media», ambitionne de «mettre à profit toutes les heures que [les étudiants de la South East Technological University] passent sur les écrans», comme on peut le lire sur le site de l’université. Elle les aidera également à professionnaliser leur pratique des réseaux sociaux pour qu’elle devienne un véritable gagne-pain, et non juste un passe-temps.

Dans cette optique, elle comprendra des cours sur le marketing digital, la gestion de crise et les relations publiques ainsi que sur l’entrepreneuriat numérique et la psychologie sociale. «Le meilleur moyen de devenir un élément exécutif de cette énorme entreprise [qu’est l’influence] est de se transformer en professionnel de cette industrie. Nous sommes là pour vous aider à le devenir», affirme la South East Technological University sur son site.

Si cette licence sera lancée à la rentrée 2024, elle ne s’est pas matérialisée du jour au lendemain. Irene McCormick, maîtresse de conférences à la South East Technological University, a commencé à y réfléchir en 2019, après que sa fille lui ait appris que l’une de ses élèves de l’époque, Lauren Whelan, était une star sur TikTok, selon le Washington Post. L’intérêt que suscitait chez l’adolescente cette créatrice de contenu, suivie par 1,7 million de personnes sur le réseau social chinois, a fait prendre conscience à Mme McCormick combien les influenceurs parlent aux jeunes générations. Cette épiphanie a conduit à la création d’un programme d’été, connu sous le nom de Digital Hustle, puis à celle du Bachelor of Arts Content Creation and Social Media.

Une profession populaire, mais polémique

La création de ce cursus universitaire intervient à un moment où le secteur de l’influence se consolide. La revue Harvard Business Review estime que ce marché mondial a atteint un chiffre d’affaires de 16,4 milliards de dollars en 2022, et qu’il ne devrait qu’augmenter d’ici la fin de l’année. De quoi pousser de plus en plus de jeunes à se tourner vers cette profession lucrative, mais controversée. Car les revenus des influenceurs sont majoritairement issus de partenariats avec des marques, ce qui conduit à des dérives.

Ces dernières années, un grand nombre de scandales émaillent le marketing de l’influence. Des personnalités du secteur ont notamment fait la promotion d’opérations esthétiques ou chirurgicales potentiellement dangereuses – surtout lorsqu’elles sont mises en place sans contrôle médical – ou encore de placements financiers à l’extrême volatilité, qui se révèlent bien souvent être des arnaques. Ces polémiques ont poussé les pouvoirs publics français à créer une loi définissant et encadrant l’activité des influenceurs sur les réseaux sociaux. Elle a officiellement été promulguée le 9 juin dernier.

Malgré tout, de plus en plus de jeunes caressent l’idée d’exercer une profession en lien avec Internet et les réseaux sociaux. Plus de 10% des Américains âgés de cinq à huit ans rêvent ainsi de devenir YouTubeur ou TikTokeur, selon un sondage d’Ellie Sparkles Show datant de 2022. Leurs aînés manifestent un engouement semblable pour ce secteur d’activité. Quelque 45% des membres de la génération Z souhaitent monter leur propre entreprise grâce au marketing de l’influence, d’après un sondage d’Adobe mené en 2022 auprès de 9646 créateurs de contenu de neuf pays. Il est possible que certains se tournent vers le système universitaire – et tout particulièrement la South East Technological University – pour concrétiser ces projets d’avenir.

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