Alexander De Croo commente l’accord de sortie du nucléaire: «Un regard ouvert vers l’innovation»

Le Premier ministre Alexander De Croo a développé jeudi, avec la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten, l’accord intervenu la nuit précédente au sein du gouvernement fédéral concernant la politique énergétique.

par
Belga
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Selon Alexander De Croo, l’accord a été conclu «avec un regard ouvert vers l’innovation» et la volonté de «développer l’expertise et le savoir-faire. Nous l’avons déjà fait pour l’éolien offshore et encore l’hydrogène», a-t-il rappelé en conférence de presse. «Un regard tourné vers l’avenir», a renchéri Tinne Van der Sraeten, ajoutant que «la sortie du nucléaire n’est pas une fin en soi.»

Concrètement, le plan A de sortie du nucléaire en 2025 est maintenu et le CRM (Mécanisme de Rémunération de Capacité) suit son cours. Le CRM est un mécanisme de subsidiation, via des enchères, de différentes capacités visant à compenser la fin des sept centrales nucléaires que compte la Belgique.

Deux rendez-vous importants

Mais face à l’absence de permis octroyé pour le moment à la centrale au gaz de Vilvorde, le gouvernement fédéral se donne deux rendez-vous pour analyser la situation.

Le 17 janvier, l’AFCN (L’Agence fédérale de contrôle nucléaire) et le SPF Économie (DG Energie) devront rendre un rapport dans lequel sera listé et analysé les actions nécessaires à l’activation du plan B s’il s’avère le 18 mars que le rapport d’Elia annonce que le CRM n’offre pas une sécurité d’approvisionnement. Dans ce contexte, la prolongation de deux réacteurs actuels (Doel 4 et Tihange 3) pourrait être envisagée.

Le 18 mars, Elia, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, rendra à son tour son rapport. S’il apparait que la sécurité d’approvisionnement est garantie, le plan A se poursuivra. Si non, le plan B pourrait être activé.

Une date butoire

La date limite pour l’obtention d’un pris pour Vilvorde a été fixée au 15 mars. Compte tenu du nombre suffisant de projets proposés dans le cadre de la vente aux enchères, il pourra être décidé, si aucun permis définitif en dernière instance administrative n’est disponible pour cette centrale, de sélectionner une autre capacité parmi les projets non sélectionnés, à savoir Tessenderlo, Manage et/ou Seraing, indiquait-on à bonne source. Certains permis déjà octroyés en Wallonie font cependant l’objet de recours au Conseil d’État. «Ceux-ci ne sont pas suspensifs», a assuré la ministre de l’Énergie. La centrale des Awirs (Flémalle), retenue dans le cadre du CRM, fait elle aussi l’objet d’un tel recours.

Alexander De Croo et Tinne Van der Straeten ont également annoncé le souhait de la Belgique d’investir et de se lancer dans la recherche sur l’énergie nucléaire du futur avec, entre autres, la technologie des centrales SMR pour laquelle un montant de 100 millions d’euros est prévu, par tranches de 25 millions annuels pendant quatre ans via la Creg. Une nouvelle loi énergétique est prévue à cet effet, dont l’objectif reste la neutralité carbone en 2050.