Appel à la mobilisation pour sauver le festival Esperanzah! : «Si nous ne récoltons pas 300.000 €…»
Le festival Esperanzah!, en grande difficulté financière, a créé une coopérative pour «se sauver».
Le festival Esperanzah! qui a lieu à Floreffe, en province de Namur, a annoncé mercredi la création d’une coopérative afin d’assurer son avenir, alors que l’organisation annonce une trésorerie en difficulté. Ce sont quelque 300.000 euros qui sont nécessaires à sa survie.
«Notre trésorerie est aujourd’hui mise à mal»
«Esperanzah! a accueilli 32.000 festivaliers en 2023», a indiqué la direction de l’événement. «Pour atteindre notre équilibre budgétaire, nous en espérions 3.000 de plus. La différence peut paraître minime, mais elle est loin de l’être.» «Notre trésorerie est aujourd’hui mise à mal. Si nous ne récoltons pas 300.000 euros, le festival ne pourra plus avoir lieu. C’est donc dans un véritable plan de sauvetage que nous lançons au travers de notre appel à capital citoyen.»
Création d’une coopérative
Pour envisager l’avenir plus sereinement, l’événement sera organisé par une entité regroupant l’asbl Z! et la coopérative Zah! Cette dernière est présentée comme «un bouclier» et une «prise de pouvoir collective» pour rendre le festival plus résilient, tout en renforçant sa gouvernance, son éthique et sa militance. Par cette démarche, outre une remise à niveau de sa trésorerie, le festival entend créer un fonds d’urgence pour les cas de force majeure tels que les aléas météorologiques. Les 300.000 euros et la coopérative doivent aussi lui permettre d’être plus résistant face aux pandémies et autres «cachets mirobolants» de certains artistes.
Deux types de parts sont ouvertes au public via la coopérative: la part B (1.000 euros) et la part C (100 euros). La première est réservée aux sous-traitants et entités avec lesquels le festival collabore. La seconde est destinée aux personnes physiques ou morales qui souhaitent soutenir le projet. Parallèlement, celles et ceux qui souhaitent participer au sauvetage d’Esperanzah! peuvent également faire des dons via son asbl.
«Nous sommes sur le point de devenir le premier festival belge appartenant à ses festivaliers»
«Depuis août, nous travaillons sur plusieurs fronts simultanément: d’une part la recherche de financements et d’aides complémentaires, d’autre part la redéfinition du modèle financier et de l’organisation globale de l’événement, tout en ayant des contacts étroits avec certains partenaires et fournisseurs qui nous soutiennent plus que jamais», a encore expliqué Jean-Yves Laffineur, directeur général d’Esperanzah!
«Grâce à la création de notre coopérative, nous sommes sur le point de devenir le premier festival belge appartenant à ses festivaliers. La participation des coopérateurs et coopératrices ne se limitera pas à un simple soutien financier, ils auront également la possibilité de voter des directions pour le festival», a-t-il ajouté.
Un festival qui va évoluer
Au-delà, Esperanzah! entend également créer une expérience plus immersive dans le futur. «Une renaissance qui fera place à plus de scénographies, une expérience musicale décuplée avec plus de musiques live, de petites scènes, d’esthétiques tranchées, d’art de rue, de déambulations, de convergence des luttes… Plus d’émotion.»
«On se donne quelques années pour renforcer les à-côtés et faire en sorte que l’expérience Esperanzah! soit démultipliée, toujours plus immersive et alternative», a mis en exergue Arnaud de Brye, coordinateur logistique du festival. «On veut que l’événement garde son identité unique et continue d’être un lieu de militance.»
Quid de l’édition 2024?
Si tout se passe bien, la 22e édition d’Esperanzah! devrait avoir lieu du 26 au 28 juillet 2024 dans le cadre qui a fait sa renommée, celui de l’abbaye de Floreffe. Pour l’heure, seule l’artiste française Zaho de Sagazan est annoncée, mais d’autres noms viendront rapidement compléter l’affiche. Celles et ceux qui le souhaitent peuvent déjà acquérir des entrées. Le festival propose en ce sens 500 «pass confiance» de trois jours au prix de 99 euros au lieu de 110 euros. Le camping est, quant à lui, au prix de 20 euros au lieu de 25 euros.
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