Après le suicide d’Alexander, sa mère et son beau-père risquent la prison: «cette affaire c’est du jamais vu en Belgique»
Un couple de Malines devra prochainement répondre devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Ils sont soupçonnés d’avoir maltraité et harcelé leur (beau-)fils, Alexander, pendant des mois. Le garçon de 13 ans s’était suicidé en 2019, après des mois d’abus.
Des années de calvaire
Sa mère, Gaëlle F. de Vilvorde, était en couple avec une femme. Très amoureuses, elles ont eu un enfant ensemble: Alexander. Après sa naissance, Gaëlle a fait grosse dépression post-partum. C’est à ce moment-là qu’elle a commencé à maltraiter son enfant. Le petit garçon avait, par exemple, été enfermé dans une écurie et fouetté à plusieurs reprises. En guise de punition, Gaëlle lui rasait la tête.
Face à son comportement, sa compagne a décidé d’éloigner l’enfant. Pendant plusieurs années, Alexander a donc vécu, heureux et bien dans sa peau, loin de Gaëlle.
Mais en 2018, celle-ci est soudainement réapparue. Alexander a repris contact avec elle et est retourné la voir à Vilvorde. En attendant que le juge statue sur la garde, il a vécu avec sa mère biologique et son petit ami, Kurt D.W. Pour Alexander, le calvaire a recommencé.
Isolé de son autre maman et du reste du monde, il a été enfermé dans sa chambre. Sa mère et son beau-père l’ont maltraité et battu.
Le 28 janvier 2019, Alexander s’est finalement suicidé. Il avait 13 ans.
«Une première en Belgique»
Le parquet de Halle-Vilvorde a ouvert une enquête sur les faits et la chambre du conseil de Bruxelles a décidé mardi que Gaëlle F. et Kurt D.W. devraient répondre devant le tribunal correctionnel pour traitements inhumains et dégradants, coups, blessures et agressions sur leur (beau)-fils.
«Bien que les parents ne comparaissent pas pour meurtre, le juge se posera quand même la question de savoir si Alexander se serait également suicidé sans leur comportement», a expliqué le professeur de droit pénal Frank Verbruggen à HLN, rappelant le poids des violences psychologiques en plus des violences physiques. «À ma connaissance, c’est la première affaire de ce genre en Belgique», ajoute le spécialiste.
Si le juge estime que les parents ont eu une influence sur ce suicide, ils iront droit en prison pour plusieurs années. La victime étant mineure, ils risquent entre 15 et 20 ans. «Du moins, si le juge est d’avis que le suicide est une conséquence de ce comportement dégradant», souligne Frank Verbruggen.
La date du procès n’est pas encore fixée. Il aura lieu l’année prochaine. S’ils coopèrent à l’enquête, Gaëlle F. et Kurt D.W maintiennent qu’ils sont innocents.