Bientôt la fin de Naf Naf ? «On sait qu’il va y avoir des fermetures de magasins»
L’enseigne de prêt-à-porter Naf Naf a été placée en redressement judiciaire. En Belgique, l’enseigne dispose de trois magasins à Bruxelles et quatre en Wallonie.
L’enseigne française de prêt-à-porter féminin Naf Naf a été placée mercredi en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis), endettée notamment en raison de loyers impayés durant la crise du Covid, a annoncé l’entreprise à l’AFP.
Sept boutiques en Belgique
La marque française lancée en 1973 par deux frères et désormais détenue par le groupe franco-turc SY emploie 660 salariés en France, détient 135 magasins et affichait en 2022 un chiffre d’affaires de 141 millions d’euros, «en croissance», avait déclaré fin août un porte-parole à l’AFP. En Belgique, l’enseigne dispose de trois magasins à Bruxelles et quatre en Wallonie (Liège, Charleroi, Mons et Wavre).
«Il ne faut pas que les prestataires nous confondent avec Camaïeu»
«On fera tout pour remettre sur pied Naf Naf dans l’année à venir. Il ne faut pas que (les prestataires) nous confondent avec Camaïeu et toutes ces autres entreprises qui n’ont pas réussi à se redresser face à la crise du secteur du ’retail’», a déclaré à l’AFP le dirigeant de SY, Selçuk Yilmaz. Naf Naf bénéficie d’une période d’observation de six mois renouvelable, «sans doute deux fois six mois», a précisé à l’AFP l’avocate du groupe Virginie Dupé du cabinet Hyest. Cette période d’observation lui permettra «de prendre très rapidement un maximum de mesures pour redresser la situation».
Une période compliquée
Outre la crise du Covid-19, l’entreprise a été durement touchée par «les manifestations à répétition des gilets jaunes puis contre la réforme des retraites», par les conséquences de la guerre en Ukraine sur les prix de l’énergie, des matières premières et du transport» ainsi que par «la concurrence étrangère dont les moyens de production discutables lui offrent une compétitivité déloyale», affirme un communiqué de presse transmis à l’AFP.
«On sait qu’il va y avoir des fermetures de magasins, a priori une vingtaine,», déclare Angélique Idali, secrétaire du CSE et déléguée syndicale CFDT, majoritaire à 87% chez Naf Naf. «C’est le deuxième redressement judiciaire en trois ans, il y a donc beaucoup d’inquiétude, de défiance, de peur», selon la syndicaliste. La société avait commencé à se restructurer et avait supprimé 35 postes en juin 2023 dans le cadre d’un «plan de sauvegarde de l’emploi», a rappelé Mme Idali. Elle avait déjà été placée en redressement judiciaire en mai 2020 et reprise dans la foulée par le groupe franco-turc SY, qui est toujours son actionnaire, et qui avait déjà acquis l’enseigne Sinéquanone en 2019.
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