Comment faut-il analyser les derniers chiffres du coronavirus? Les experts font le point
Les chiffres de l’Institut de santé publique Sciensano publiés ce mercredi matin montrent que les admissions à l’hôpital par jour pour cause de coronavirus et le nombre de nouvelles infections n’augmentent plus de manière exponentielle. En effet, entre le 24 et le 30 novembre, il y a eu en moyenne 320,4 admissions à l’hôpital par jour pour cause de coronavirus, soit une hausse de 10% par rapport à la période de référence précédente. L’augmentation était de 22% entre le 17 et le 23 novembre. Parallèlement le nombre de nouvelles infections bondissait de 54% entre le 14 et le 20 novembre, entre le 21 et le 27 novembre, la hausse est de 12%.
Faut-il s’en réjouir? «Le rythme a donc baissé, surtout chez les adultes, mais il s’agit toujours d’une augmentation», a souligné Steven Van Gucht. Le virologue flamand a comparé la situation actuelle avec la situation lors de la deuxième vague qui a eu lieu entre octobre et novembre 2020 dans un contexte où les restrictions étaient plus nombreuses et importantes.
«Aujourd’hui, nous avons plus de contacts et les restrictions sont moins nombreuses. C’est pourquoi je pense qu’il sera difficile de faire baisser les courbes d’ici Noël et le Nouvel An. En plus de cela, nous aurons à nouveau plus de contacts pendant les fêtes de fin d’année», a estimé Steven Van Gucht.
Le virologue a invité les autorités à ne plus commettre les mêmes erreurs que par le passé. «Si nous assouplissons cet hiver, nous ne devons pas tout assouplir d’un coup. Nous ne pouvons plus commettre cette erreur», a-t-il estimé. Pour lui, il est primordial de réduire le nombre de lits actuellement occupés par des patients atteints de la Covid dans les soins intensifs. A ce jour, 780 lits sont occupés à travers le pays.
Selon Van Gucht, il est indispensable de descendre sous la barre des 500 lits. Or, hier, le Comité qui surveille au quotidien la situation dans les hôpitaux durant l’épidémie de coronavirus a alerté que «sans revirement de situation, ce seront 1.000 patients Covid en soins intensifs d’ici le 10 décembre».
Le biostatisticien Geert Molenberghs s’est également exprimé sur les derniers chiffres. «Nous sommes toujours à un taux d’augmentation d’environ 12%. Mais il vaudrait mieux que les taux d’infection diminuent jour après jour pour que nous assistions à un véritable déclin. Si nous restons bloqués à un plateau aussi élevé maintenant, ce serait une très mauvaise nouvelle», a-t-il déclaré le biostatisticien à HLN.
Comme son confrère, il est également très inquiet par la situation actuelle dans les soins intensifs. «Nous ne resterons certainement pas en dessous de 800 lits, mais nous irons plutôt vers 900, voire 1.000 lits occupés. C’est pourquoi l’augmentation doit s’arrêter le plus vite possible et redescendre», a-t-il souligné.