Comment la Belgique est devenue une plaque tournante des antiquités volées
Faute de contrôle, la Belgique est devenue un terrain propice à tous les trafics d’antiquités volées et contrefaites. Le parquet bruxellois promet des changements, rapportent L’Echo et De Tijd mercredi.
Dans le monde des antiquités, on se passe le mot depuis des années: si la provenance d’une pièce n’est pas nette, mieux vaut se tourner vers la Belgique pour obtenir une licence d’exportation, les contrôles y étant quasiment inexistants. Depuis 2015, il ne reste plus qu’un seul enquêteur et un assistant pour coordonner la lutte contre ce type de criminalité.
Des pièces volées dans les musées et des sites archéologiques sont ainsi négociées dans notre pays, indiquent les deux journaux. Selon le parquet de Bruxelles, il s’agit surtout d’objets provenant d’Égypte et d’Italie, pour lesquels certains commissaires-priseurs aident des antiquaires à légitimer des pièces d’origine suspecte et à en augmenter la valeur.
Selon le SPF Économie, 80 à 90% des objets archéologiques vendus chez nous seraient par ailleurs faux.
Des enquêtes en cours
Le parquet de Bruxelles promet des améliorations. Depuis 2020, le SPF Économie «soumet le secteur à un contrôle en bonne et due forme». Quiconque fait le commerce d’objets d’art et d’antiquités doit signaler à la cellule anti-blanchiment les transactions suspectes à partir de 10.000 euros. Une vingtaine d’enquêtes pénales visant des marchands d’art sont en cours.
Selon l’Echo et De Tijd, L’État belge a par ailleurs vendu aux enchères une tête de bronze volée au Nigeria dont la valeur est estimée à plusieurs millions d’euros. Le Nigeria réclame sa restitution, mais son acquéreur, qui l’a achetée pour la somme ridicule de 240 euros, refuse de s’en défaire si le pays africain n’y met pas le (gros) prix.