De nombreux emplois vacants ne sont pas attribués car «les employeurs sont trop exigeants»
Des dizaines de milliers d’offres d’emploi ne trouvent pas preneurs en Flandre, une réalité qui touche aussi, dans une moindre mesure, le sud du pays, mais cela n’empêche pas les employeurs de mettre toujours la barre aussi haut en matière de recrutement, selon une étude du VDAB, l’équivalent flamand du Forem et d’Actiris.
En moyenne, constate cette étude, les entreprises exigent sept «soft skills» (compétences douces) de la part des candidats à un emploi. Et dans une entreprise sur cinq, ce sont même 10 compétences qui sont demandées, rapporte Het Nieuwsblad op zondag.
«Un diplôme est important sur le marché du travail mais avoir les bonnes ’soft skills’ est de plus en plus important. De plus en plus d’employeurs sont en effet prêts à prodiguer les connaissances techniques en cours d’emploi pour autant que des compétences générales comme la ponctualité et une certaine indépendance soient présentes», explique l’administrateur délégué du VDAB, Wim Adriaens.
L’autonomie valorisée
Le service flamand de l’emploi a passé au crible 253.530 offres d’emploi pour voir quelles sont les compétences de base qui sont le plus souvent demandées. Dans plus de huit cas sur 10, c’est la capacité à travailler de manière autonome. Viennent ensuite le respect des règles et des accords (70%) et le sens de l’exactitude (69%). La capacité d’apprentissage (50%), pouvoir être créatif (36%) et le fait d’être commercial (26%) sont également jugés importants.
Mais cela ne s’arrête pas là: les entreprises demandent en plus, en moyenne, 7,5 compétences personnelles et même 10 pour une entreprise sur cinq du nord du pays. Alors que l’on pourrait s’attendre à ce que les employeurs se montrent moins exigeants à cet égard pour des emplois peu qualifiés que pour des emplois plus qualifiés, il y a en réalité peu de différence.
Pour la ministre flamande de l’Emploi, Hilde Crevits, les employeurs sont trop exigeants, vu le contexte du marché de l’emploi en Flandre, marqué par une pénurie de main-d’œuvre dans de nombreux secteurs. «Former est la nouvelle façon de recruter», clame la ministre CD&V.