Drame en Ardenne: une ado accouche seule en pleine nuit et défenestre son nouveau-né

Une adolescente de 17 ans, en déni de grossesse, a accouché seule en pleine nuit ce mardi en province du Luxembourg. La situation a tourné au drame: la jeune fille a ensuite jeté le bébé par la fenêtre. L’enfant n’a pas survécu.

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C’est un terrible drame qui s’est joué ce mardi en province de Luxembourg. Une adolescente mineure, âgée de 17 ans, a accouché seule chez elle, alors que jamais, au cours de ses neuf mois de grossesse, elle n’avait pris conscience de son état. Cette brutale confrontation à la réalité – ce qu’on appelle un déni de grossesse – a tourné à la tragédie, rapporte nos confrères de Sudinfo. La jeune fille a en effet saisi le nouveau-né et l’a défenestré.

Ce dernier est mort sur le coup et l’adolescente a été prise en charge à l’hôpital.

Le parquet du Luxembourg n’a pas encore communiqué sur cette information.

Une grossesse inconsciente

Le déni de grossesse se définit comme le fait d’être enceinte sans en avoir conscience au-delà des 20 premières semaines de grossesse. Certaines femmes ne se rendent compte de leur état qu’au moment de l’accouchement. La prise de conscience est d’autant plus difficile que dans la plupart des cas, les femmes en déni de grossesse n’observent aucun symptôme et continuent d’avoir des pertes de sang régulières.

«L’inconscient est d’une puissance énorme», analyse pour Sciences et Avenir le professeur Nisand, médecin gynécologue obstétricien et co-auteur du livre «Elles accouchent et ne sont pas enceintes».

Le déni de grossesse est avant tout un mécanisme de défense contre une situation que l’on ne peut pas gérer, et c’est pourquoi le corps n’en montre aucun signe, explique le professeur. «Toutes les femmes qui font un déni de grossesse sont en énorme souffrance psychique, pas toujours reconnue par elles-mêmes.»

«La culpabilité qui en découle [de ce déni de grossesse] pour elles est monstrueuse», note encore le Pr Nisand. Le moment de l’accouchement peut être vécu comme un véritable traumatisme, en particulier pour les femmes qui se retrouvent à accoucher seule à domicile.

Le déni de grossesse est encore très méconnu, et très peu de publications scientifiques sont consacrées à ce sujet. Un sujet qui reste encore tabou dans notre société, explique le professeur Nisand. «Notre société ne veut pas remettre en question le mythe de la bonne mère, celle chez qui tout est instinctif. Pourtant, chaque maternité est une forme d’adoption, et certaines mettent des semaines à accepter leur enfant. Le déni est une forme extrême de ce phénomène.»