Emmanuel André tire la sonnette d’alarme: «Si l’on fait la fête sans retenue, les conséquences seront incalculables»

Le microbiologiste Emmanuel André a pris la parole dans les colonnes de HLN pour livrer son ressenti suite à un comité de concertation qui n’aura jamais autant divisé le monde politique et les experts. Pour lui, les fêtes vont être un moment crucial et il faudra rester prudent malgré l’envie de se retrouver.

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Ce mercredi 22 décembre se tenait un nouveau Comité de concertation. Si on pensait que l’on se dirigeait vers un statu quo des mesures en vigueur en Belgique, d’autres ont été annoncées par le Premier ministre Alexander De Croo, comme notamment la fermeture des cinémas et des théâtres ou encore le retour du shopping à deux.

Après la conférence de presse suivant le Codeco, les experts du GEMS ont fait savoir que les décisions annoncées allaient plus loin que celles qui étaient conseillées. Au lendemain d’une nouvelle journée historique pour notre pays, nos confrères de HLN ont interrogé le microbiologiste et ancien porte-parole interfédéral de la lutte contre le coronavirus Emmanuel André.

Mesurer l’impact début janvier

Celui qui a été l’un des premiers à donner l’alerte concernant le variant Omicron du Covid-19 craint que les fêtes de fin d’année ne fassent accélérer les contaminations, comme le relaient nos confrères de Sudinfo. Selon Emmanuel André, «nous n’en saurons pas plus sur l’impact de cette variante sur nos hôpitaux avant début janvier (…) Ce n’est que le début de la courbe, vous ne savez pas jusqu’où elle va monter. Jusqu’à présent, les données européennes ne montrent aucune différence de gravité entre Omicron et Delta: dans ce cas, 1 à 1,5% des personnes infectées risquent de se retrouver à l’hôpital. En tant que médecin, je pense que nous devons nous préparer au pire des cas, et avec l’accélération de l’Omicron, c’est un gros défi».

Force est de constater que Noël et Nouvel An inquiètent le microbiologiste de la KULeuven. Il estime qu’«il est déjà clair que d’ici Noël, nous aurons 10 000 infections par jour. Cela ne veut pas dire qu’il y a déjà une personne infectée dans chaque famille. Mais Noël et le Nouvel An sont des célébrations cruciales qui offrent une excellente opportunité pour une amplification en deux étapes du virus».

Rester vigilants

«Si tout le monde fait la fête sans retenue, les conséquences seront incalculables», déplore Emmanuel André, qui ajoute que «si une décision doit être prise à ce moment-là sur la relaxation des mesures, la réouverture des écoles et d’autres activités pourrait être compromise. Limiter nos contacts est donc la clé».