Explosion de quarantaines et de classes fermées: les parents disent «ça suffit»
Ces dernières semaines, les quarantaines et classes fermées se multiplient dans les écoles de Fédération Wallonie-Bruxelles. Face à cette scolarité perturbée, les parents ont exprimé leur ras-le-bol.
«Ça commence à bien faire!», nous dit Géraldine, mère de deux enfants, scolarisés à Bruxelles. «Dans les classes de mes enfants, deux élèves sont en quarantaine et même une professeur. Nous avons reçu un mail pour nous informer que notre enfant est à faible risque mais ce mail a valsé à la poubelle!» C’est un ras-le-bol que cette mère de famille exprime. «La scolarité d’abord! À un moment donné, ça suffit. Aux profs de tous se faire vacciner d’abord, même s’ils ne sont pas tous responsables. Je ne vais pas priver mes enfants d’aller à l’école pour des quarantaines. La quarantaine est aujourd’hui remise en question par des tas de professionnels du secteur. Ce système doit être revu, même si ce n’est pas le moment vu le nombre de cas de Covid à la hausse.» Cet avis, d’autres parents le partagent…
Pas contre certaines mesures
Caroline, elle, vient de voir la classe de deuxième primaire de sa fille fermée. «Jeudi, deux cas de Covid ont été détectés et le lendemain, j’ai dû tester ma fille, qui, négative, peut retourner à l’école lundi. Heureusement, cela n’aura pas duré 10 jours!», se rassure-t-elle. Car revivre une année «scolaire» comme celle de 2020-2021, très peu pour les parents. «Il faut apprendre à vivre avec le virus et surtout éviter d’angoisser plus. Et ne pas enlever leur innocence à nos enfants.»
Des tests salivaires à l’école, elle n’est pas contre. «C’est moins invasif et moins angoissant pour l’enfant que le PCR.» Le masque en primaire? Là, elle dit non: «Parce que les masques sont mal utilisés». Renforcer les mesures d’hygiène à l’école? Cette mère de famille pointe alors un gros manquement: «Il y a 30 ans, à l’école, on se lavait les mains plusieurs fois par jour. C’était ancré dans notre éducation, c’était inculqué aux enfants. Aujourd’hui, on nous parle de mettre du gel, alors qu’il y a une hygiène de base qui n’est plus suivie». Des mères de famille qui espèrent, aujourd’hui, ne «pas revivre les deux semaines de Toussaint de l’année dernière!»
Des pistes de solution
C’est un groupe mêlant parents et enseignants et qui milite pour une «gestion durable et sécure de la scolarité par temps de pandémie» qui, aujourd’hui, tire la sonnette d’alarme. Il faut absolument éviter le chaos dans les écoles et permettre aux enfants de vivre une scolarité «normale». À l’heure où le nombre de classes fermées explose, «il est temps, pour le moral des enfants, de retrouver une vie scolaire sereine, sans toutes ces interruptions! Il en va de leur bien-être et de leur apprentissage, voire de leur avenir.»
Le groupe Parents et enseignants solidaires dresse donc quelques pistes pour que les quarantaines n’aient plus place dans les écoles, en excluant de laisser les «portes ouvertes» aux virus et d’ainsi contaminer, à moyen et long terme, tout le monde.
D’abord, il s’agirait pour ce groupe de réflexion de «dépister et d’effectuer des tests salivaires régulièrement», moins invasif et pas traumatisant pour l’enfant. Si celui-ci s’avère positif, il sera alors écarté de l’école mais les autres élèves, eux restent en classe.
Éviter de prendre des risques inutiles est une des recommandations de ce groupe de parents et enseignants. Votre enfant a des symptômes? Ne pas les prendre à la légère, ce n’est pas «un coup de froid à cause des fenêtres ouvertes en hiver: c’est viral ou bactérien et on en profite pour regarder la télé au lit!».
«Ventilation, détecteurs de CO2, filtres», s’avèrent également des solutions, tout comme continuer d’utiliser les gestes barrières et renforcer le lavage des mains qui est «un grand classique pendant les gastros et les grippes», rappelle le groupe qui préconise le port du masque pour les 5et 6e primaires. Enfin, une plus grande «transparence sur les cas Covid dans les écoles» est demandée. «Quand il y a des poux dans l’école de mon enfant, je reçois une alerte, j’aimerais aussi recevoir une alerte quand le virus est présent dans l’école».
Et puis, histoire d’un peu aider les parents dépassés quand leur enfant est placé en quarantaine, ce groupe rappelle que, salarié, le chômage temporaire pour force majeure (cas de Covid) reste valable jusqu’à la fin de l’année…