Faut-il craindre des feux de forêt géants en Belgique?
Quelle est la différence entre un méga feu et un feu de forêt?
Bien que très impressionnants, les deux incendies qui ont ravagé la Gironde en France ne sont pas des «méga feux». «Pour l’instant, nous sommes face à un feu hors norme mais pas un méga feu. On parle de méga feu lorsqu’on ne peut plus agir dessus et qu’il ne pourra finir par s’éteindre que grâce à des éléments naturels», a expliqué Fabienne Buccio, préfète de Gironde, au journal Libération.
On l’a vu l’été dernier avec les inondations, la Belgique n’est pas à l’abri d’événements météorologiques extrêmes. Mais faut-il craindre chez nous des feux de forêt qui, comme en France, entraîneraient des évacuations massives de villages?
Interrogé sur Bel RTL, Jean-Pascal Van Ypersele, climatologue à l’UCLouvain, estime que de tels incendies sont bel et bien possibles chez nous dans le futur. «Ce que le dernier rapport du GIEC, publié il y a un an, montre, c’est que les conditions météorologiques propices aux feux allaient devenir de plus en plus fréquentes dans le pourtour méditerranéen en tout cas. Mais qu’un peu plus au Nord, c’est-à-dire chez nous, ça viendra un peu plus tard, avec un peu moins d’intensité mais je crois qu’on doit s’attendre aussi chez nous à ce que la sécheresse en provoque. On a déjà vu, du côté de Mouscron et à d’autres endroits des feux agricoles, des feux de paille et des choses comme ça qui montrent bien que les conditions météo sont favorables aux feux. Chez nous, on peut avoir des incendies de forêt aussi.», a expliqué le spécialiste.
Le capitaine Olivier Giust des pompiers de Liège est quant à lui un peu plus rassurant. «Nous n’avons pas de risques équivalents au sud de la France, puisque nous ne sommes pas dans les mêmes conditions climatiques. Le risque est malgré tout en train d’augmenter aujourd’hui, avec les périodes de sécheresse et la hausse des températures», a-t-il expliqué à la DH.
Olivier Giust a expliqué que la végétation en Belgique était différente que celle qui a brûlé ces derniers jours en France. Il a souligné qu’il y avait notamment beaucoup moins de pins et de cèdres chez nous. «Ici, on va surtout se retrouver avec des démarrages de feux dans les prairies, les prés et les champs. Nous n’allons pas avoir des feux qui vont être d’une virulence aussi importante qu’en France, mais ils peuvent se développer rapidement», a estimé le capitaine des pompiers de Liège.
D’ailleurs, heureusement qu’il n’y a pas d’incendies comme ça en Belgique car nos pompiers ne sont pas suffisamment formés pour y faire face. «Aujourd’hui, nous ne sommes pas encore capables de mener à bien ce type d’opérations. On va travailler tous ensemble, mais nous avons besoin de beaucoup de moyens», a révélé Olivier Giust.
Récemment, des pompiers belges ont suivi des formations en France pour apprendre à lutter contre les feux de forêt. Mais la Belgique ne dispose pas de Canadair, ces avions qui permettent de larguer de l’eau sur les flammes. «La France met à disposition des avions bombardiers d’eau et nous pourrions avoir soit le Dash qui peut larguer plus de 8.000 litres d’eau, soit un Canadair qui pourrait venir en Belgique et qui peut quant à lui larguer un peu plus de 3.000 litres d’eau», a détaillé Olivier Giust au JT de la RTBF.
Quels sont les précédents chez nous?
Ces derniers jours, plusieurs feux se sont déclenchés en Wallonie Picarde mais ils ont rapidement été maîtrisés. Ce mardi, un incendie s’est déclaré dans les dunes entre Le Coq et Bredene. Heureusement, plus de peur que de mal.
Il faut remonter en onze ans en arrière pour retrouver les deux derniers incendies majeurs qui se sont déclarés en Belgique. En 2011, l’un avait éclaté dans les Hautes Fagnes et l’autre dans la réserve naturelle de Kalmthout, dans la province d’Anvers. 1.399 hectares étaient partis en fumée dans les Fagnes et 800 hectares en Campine.
