Georges-Louis Bouchez ne regrette pas d’avoir débattu avec le Vlaams Belang
La polémique autour du débat télévisé entre Georges-Louis Bouchez et le président du Vlaams Belang, parti d’extrême droite, continue d’animer le paysage politique francophone lundi. Si le président du PS, Paul Magnette, estime que le MR a reconnu l’erreur durant le week-end (via un communiqué «réaffirmant son engagement à respecter» un code de bonne conduite qui exclut ce genre de débats), le principal intéressé n’a pas eu des mots aussi clairs.
Était-ce une erreur de prendre part à ce débat, est-ce qu’il le regrette? «Non», a répondu Georges-Louis Bouchez, interrogé lundi matin sur Bel RTL. Les engagements des partis francophones démocratiques (à l’époque: MR, PS, PSC, Ecolo) à ne pas débattre en télévision ou en radio avec l’extrême droite «datent de plus de 20 ans», et même si ces textes ne sont pas devenus «désuets», précise-t-il, le président des libéraux francophones souhaite surtout mettre l’accent sur la nécessité de les «adapter à l’époque moderne».
Dans le viseur des libéraux, entre autres: l’extrême gauche, qui n’était pas une inquiétude majeure au moment où les partis traditionnels avaient pris ces engagements d’isolement des partis considérés comme potentiellement liberticides. Le cordon sanitaire et le désormais fameux «code de conduite» ont d’ailleurs été pensés spécifiquement pour l’extrême droite. Georges-Louis Bouchez parle quant à lui lundi, toujours au micro de Bel RTL, d’adapter «la stratégie contre les extrémismes».
Le score de Le Pen inquiète
«C’est une manière de noyer le poisson», a estimé lundi sur la même chaîne le président du PS, Paul Magnette. PTB et extrême droite, «non, ce n’est pas la même chose». «Le PTB est un parti démagogique (…) mais on ne peut pas dire que ce soit un parti raciste et xénophobe, qui menace la démocratie», ajoute le socialiste, qui appelle à rester constamment «attentif» face à l’extrême droite. «On est trop souvent confiants, on pense que la démocratie est solide, qu’elle ne peut jamais s’effondrer. Or on voit beaucoup de pays qui ont basculé.»
Les deux hommes se retrouvent dans l’idée que le score obtenu par Marine Le Pen aux présidentielles françaises (41,5% au second tour) est «extrêmement inquiétant» (selon les mots de Georges-Louis Bouchez).
«Ce qui est particulièrement terrifiant, c’est que ça se banalise, on a l’air de s’y habituer», pointe Paul Magnette, qui observe la forte évolution des scores des Le Pen lors des présidentielles successives. Si la même évolution n’a pas eu lieu en Belgique francophone, c’est justement grâce (entre autres) au cordon sanitaire et au front formé par les partis traditionnels contre l’extrême droite, estime le socialiste. «On doit rester inquiet par le fait que l’extrême droite soit capable de mobiliser près d’un citoyen sur deux dans un grand pays européen comme la France.»