Grève à Charleroi: les voyageurs seront-ils remboursés?
Les actions de grève menées en début de semaine à l’aéroport de Charleroi (BSCA) ont fortement ralenti le trafic des passagers. Conséquence: lundi et mardi, des milliers de voyageurs n’ont pas su se présenter à la porte d’embarquement à temps, ratant leur vol. Mercredi, la situation était pire encore puisque BSCA a décidé de rester fermé dans le sens des départs toute la journée. Les passagers auront-ils droit à une indemnisation ou à un remboursement?
Il faut distinguer deux cas de figure.
1.Le «no show», ou quand l’avion a décollé sans nous
Interpellée par Test-Achat, la compagnie aérienne à bas coûts Ryanair a assuré que toutes les personnes qui ont eu un ’no show’ (celles qui n’ont pas été en mesure de se présenter à la porte d’embarquement raison des actions de grève) vont recevoir un e-mail d’annulation de leur vol, ce qui leur ouvre la porte à la réservation d’un
«Ryanair fait comme si les vols avaient été annulés», résume Julie Frère, porte-parole de Test Achats, qui salue cette décision. Décision qui va d’ailleurs au-delà de l’obligation légale de Ryanair et de ce qui est prévu par le droit européen (l’entreprise n’étant réglementairement pas tenue de rembourser les passagers si leur vol n’est pas annulé).
Si Ryanair a fait un geste pour ses clients, TUI Fly et Wizzair ne se sont pas exprimés.
Les passagers bloqués à l’aéroport n’auront par contre pas droit à une indemnité complémentaire, estime l’organisation de consommateurs.
2.Le vol annulé
Pour les passagers qui devaient se rendre à l’aéroport de Charleroi mercredi, la situation est différente.
Puisque BSCA a décidé de rester fermé dans le sens des départs toute la journée, «cela engendre de facto l’annulation de tous les vols au départ de cet aéroport», explique Julie Frère. «Dans ce cas de figure, Ryanair, TUI Fly et Wizzair devront proposer aux passagers soit un remboursement, soit un vol alternatif. Aucune indemnité complémentaire n’est, par contre, due, vu que nous sommes dans un contexte de force majeure.»
Test Achats encourage toutes les personnes concernées qui ne se verraient pas offrir ce choix à la contacter au 0800/29.510, un numéro que l’organisation a ouvert mardi afin de recueillir des témoignages de passagers touchés par ces perturbations.
De son côté, Assuralia a indiqué que la situation à l’aéroport de Charleroi n’est pas un «motif valable pour obtenir une intervention de l’assurance annulation», selon la porte-parole de l’union professionnelle des entreprises d’assurances, Nevert Degirmenci.
Retour à la normale
Ce jeudi, l’aéroport a repris ses activités et tous les vols au départ de Charleroi devraient pouvoir être assurés.
De lundi à mercredi, le personnel de sécurité à l’aéroport de Charleroi (BSCA) a mené des actions des grèves, pour protester contre la décision de l’aéroport d’attribuer à deux opérateurs au lieu d’un seul (actuellement Security Master) le futur marché public portant sur la gestion des postes d’inspection filtrages, soit les contrôles de sûreté auxquels les passagers sont soumis afin d’accéder aux portes d’embarquement.
Mardi soir, un accord est tombé entre BSCA Security et les syndicats, à l’issue d’une rencontre organisée par le ministre wallon des Aéroports Adrien Dolimont. Il prévoit que le marché de sécurité (filtrage des passagers) ne sera finalement pas scindé à l’avenir entre deux prestataires. L’entreprise Security Masters, à l’origine du mouvement de grève, reste donc, pour l’instant, le seul employeur pour la sécurité à l’aéroport de Charleroi.
«Tenant compte de la nouvelle infrastructure à l’horizon 2025, assortie au nombre grandissant de passagers, des réflexions sur l’aménagement de la sécurité au sein de l’aéroport de Charleroi pourront être entreprises», précisaient les syndicats qui se réjouissaient de l’accord.