Il faudra un à deux ans pour reloger tout le monde après les intempéries
Elio Di Rupo (PS), le ministre-président wallon, s’exprime pour la première fois longuement sur les inondations et leurs conséquences pour la Wallonie dans différents médias samedi matin. Il s’engage à trouver les moyens pour soutenir les sinistrés, mais «il faudra un à deux ans pour reloger tout le monde». Le socialiste se prononce contre une commission d’enquête.
«La situation est très compliquée sur place. À Pepinster ou à Trooz, il n’y a plus d’administration, il n’y a plus de services, il n’y a plus de téléphone, il n’y a plus d’ordinateurs. Il va falloir maintenant reloger pas mal de gens qui se trouvent dans des hôtels, des familles? Il faut trouver des solutions, car la reconstruction va prendre au moins un an et demi, voire deux ans», contextualise Elio Di Rupo (PS) dans les pages de l’Echo et du Soir, précisant que 7% de la superficie wallonne est en zone inondable.
«Nous avons eu l’aide de l’armée, de la protection civile, du centre de crise national. On travaille pour la déduction fiscale de dons que les entreprises et les citoyens pourraient faire via notamment le Fonds des calamités. On travaille sur les modalités de la réduction de la TVA pour tous les travaux de restauration et de reconstruction. Tous les contacts que j’ai à ce stade avec Alexander De Croo (Premier ministre, NDLR) sont suivis d’effets», enchaîne-t-il. Le fédéral peut-il intervenir? «Peut-être moins en argent liquide, qu’en créant de bonnes conditions pour dégager des moyens financiers. Je vais aussi prendre contact avec la Banque européenne d’investissement», précise le ministre-président wallon dans les journaux.
Contre une commision d’enquête parlementaire
Ce dernier exprime également son opposition à une commission d’enquête parlementaire. «Objectivement, qu’est-ce que qu’une commission d’enquête ferait sinon interférer dans une enquête judiciaire? Qu’il y ait une commission spéciale pour interroger l’un ou l’autre acteur paraît normal en démocratie, mais pour ce qui est de l’enquête, de grâce laissons travailler le troisième pouvoir et attendons le résultat», lance-t-il.
Rebondissant sur les événements tragiques de ces dernières semaines, les inondations liées à la réalité du réchauffement climatique, Elio Di Rupo appelle la Wallonie à se prendre en main financièrement et à «voler de ses propres ailes». «Je plaide auprès de ceux qui vont travailler à ces réformes (institutionnelles, NDLR) à bien concevoir qu’on a besoin d’une Région bruxelloise en excellente santé et d’une Wallonie qui puisse avoir les moyens nécessaires à son rayonnement, notamment international», ponctue-t-il dans l’Echo.