«Il n’y a pas de démocratie sans contre-pouvoir», rappellent les syndicats
«Il n’y a pas de démocratie sans contre-pouvoir», a martelé lundi le président de la FGTB, Thierry Bodson, à l’occasion de la manifestation nationale du syndicat socialiste et de la CSC pour une augmentation du pouvoir d’achat et le respect des droits syndicaux.
Devant une foule de plusieurs centaines de manifestants, les responsables des deux organisations ont rappelé leur attachement aux droits syndicaux. «Aujourd’hui, il s’agit d’une grève pour le droit de faire grève. La façon dont les choses se passent me rappelle la petite phrase ‘je ne suis pas raciste mais…’ La FEB (Fédération des entreprises des Belgique) n’est pas contre le droit de grève mais…», a illustré Thierry Bodson.
«À Liège, des gilets jaunes qui étaient en train de réfléchir sur les réseaux sociaux à une éventuelle action de blocage d’un site de stockage pétrolier ont reçu une ordonnance les interdisant d’approcher du site, avant même qu’ils aient fait quoi que ce soit», s’est offusqué le président de la FGTB. Pour rappel, l’intéressé é récemment été condamné, avec une quinzaine d’autres militants, pour entrave méchante à la circulation après avoir bloqué le viaduc de Cheratte, près de Liège, sur l’autoroute E40 en octobre 2015.
«Qu’en sera-t-il des agriculteurs qui mènent des blocages avec leurs tracteurs, des jeunes qui se mobilisent pour le climat? Le fonctionnement d’une démocratie, ce n’est pas qu’aller voter tous les cinq ans», a-t-il fustigé.
L’importance de l’indexation automatique
Au niveau des salaires et du pouvoir d’achat, Thierry Bodson a demandé «une augmentation des salaires en brut et une augmentation des allocations, avec la suppression du statut de cohabitant légal.» Il a également insisté sur l’importance de l’indexation automatique. «Si on touche à l’indexation automatique, ce serait une véritable déclaration de guerre!»
La secrétaire générale de la CSC, Marie-Hélène Ska a, elle aussi, rappelé que les «droits syndicaux doivent être garantis en droit mais aussi en pratique».
«Négocier collectivement suppose de pouvoir établir un rapport de force via des grèves et des manifestations. Sans cela, il n’y a que des supplications collectives.» Opposée, comme la FGTB, à la loi sur la norme salariale, la responsable du syndicat chrétien considère que celle-ci contribue à «refuser aux travailleurs la reconnaissance de ce qu’ils apportent à leur entreprise.»
Parmi les fédérations patronales visées, celle des titres-services a été mentionnée par les deux présidents. «Il est indécent que la fédération patronale des titres-services bloque aujourd’hui totalement les négociations sur le salaire», a déploré la secrétaire générale de la CSC. Thierry Bodson a, pour sa part, rappelé qu’il s’agissait d’un refus «d’une augmentation de cinq centimes de l’heure.»