Jean-Luc Crucke critique son président de parti Georges-Louis Bouchez: «Vu la façon dont il y va, ce n’est vraiment pas possible»
Le ministre wallon Jean-Luc Crucke (MR) appelle mardi matin dans De Standaard son président de parti Georges-Louis Bouchez à changer de ton. S’il ne pointe pas de divergence quant au fond, il l’appelle à ne pas mettre en difficulté la coalition Vivaldi au fédéral et les liens avec le parti libéral frère au nord du pays, l’Open Vld. «C’est à propos de son ton et de son style, oui.»
«Quand vous avez des figures de proue comme De Croo et Wilmès, alors vous devez les soutenir pleinement, au lieu de travailler contre elles», a déclaré Jean-Luc Crucke, au lendemain des célébrations des 175 ans du parti libéral. «Nous voulions la Vivaldi. Et elle a tout pour réussir. Et nous devons aussi nous assurer qu’elle puisse réussir au lieu de lui mettre des bâtons dans les roues. Parce qu’alors, vous obtenez la recette parfaite pour une victoire des extrêmes.»
La twittomania de Georges-Louis Bouchez en cause?
Pour le ministre wallon, Alexander De Croo (Open Vld) fait très bien son travail, tout comme Sophie Wilmès (MR), «je suis leur plus grand supporter en Wallonie». «Au bureau du parti, on ne parle pas trop de la twittomania du président. (…) Ce ne sont pas les opinions du MR qui posent problème. C’est une question de style et de ton. C’était la fête pour l’opposition lorsque le Premier ministre De Croo a été contredit par le ministre David Clarinval et le président (à propos de l’unité de vue au sein de la Vivaldi concernant la désignation par Ecolo d’une commissaire de gouvernement voilée, ndlr). Cela est préjudiciable à l’image de Vivaldi.»
«Nous avons besoin d’énergie positive, pas d’énergie destructrice»
«Tout cela est très dommage. Sa position sur la neutralité et le foulard, je pense que 95% des membres du MR sont d’accord. Mais vu la façon dont il y va, ce n’est vraiment pas possible. La discussion sur le voile était bien une affaire bruxelloise, le gouvernement fédéral n’aurait pas dû s’en mêler. Il a d’autres chats à fouetter, une pandémie par exemple. Nous avons besoin d’énergie positive, pas d’énergie destructrice. Ce pays a tellement de possibilités.» Selon Jean-Luc Crucke, le président du parti ne convoque pas ensemble les membres du G11, chargés d’assurer la collégialité des prises de position et des décisions du parti.
M. Crucke a enfin appelé à cesser la surenchère entre Ecolo et le MR sur le dossier du port du voile, faisant référence à une interview du co-président des Verts Jean-Marc Nollet. «Ils doivent arrêter et continuer à travailler. Parce que sinon il n’y aura qu’un seul gagnant: les extrêmes.»