Jürgen Conings, qui représente «une menace terroriste», continue d’échapper aux autorités

Cela fait désormais six jours que Jürgen Conings est l’homme le plus recherché de Belgique. Les autorités prennent avec beaucoup de sérieux le danger que représente cet ancien militaire de 56 ans, et poursuivent leurs recherches dans le milieu de l’extrême droite et, désormais, à l’international…

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«Les fouilles au sein du parc national de la Haute Campine se sont achevées vendredi soir» a communiqué le parquet fédéral. «Elles n’ont pas permis pour l’instant de retrouver l’individu recherché». Samedi soir, le parc était même rouvert au public.

Les autorités n’abandonnent pas pour autant. Le caporal-chef Jürgen Conings, 46 ans, tireur d’élite et instructeur à la caserne de Peutie, mais aussi sympathisant d’extrême droite, reste considéré comme une menace très grave pour la sécurité (l’Ocam le maintient au niveau 4). Interpol a d’ailleurs lancé un avis de recherche international avec notice rouge, comme le rappellent nos confrères de Sudinfo. L’organisation internationale de police criminelle demande aux forces de police et aux populations du monde entier de garder les yeux ouverts sur Conings, pour «menace d’une attaque terroriste contre des personnes et contre le régime». Ce n’est pas rien!

Rappelons que l’individu, fiché par l’Ocam depuis le 17 février dernier, comme «extrémiste de droite potentiellement dangereux», est lourdement armé: il possède au moins un pistolet-mitrailleur P 90 (capable de percer des gilets pare-balles) et une arme de poing. Il a laissé entendre dans une lettre qu’il voulait s’en prendre aux institutions et aux virologues. Il se serait aussi confié à un ami sur sa volonté de mener une attaque dans une mosquée d’Eisden (le Nieuwsblad cite la mosquée Tevhid). On l’a vu rôder lundi soir dans le quartier du virologue Marc Van Ranst, qu’il avait déjà nommément menacé sur les réseaux sociaux l’été dernier.

«Un terroriste»

Si les recherches se sont concentrées jusqu’ici dans le parc de la Haute Campine, non loin de son domicile situé à Dilsen-Stokkem, c’est parce qu’un chasseur a retrouvé sa voiture abandonnée à proximité. À son bord, on a retrouvé quatre lance-roquettes (à usage unique) ainsi qu’un dispositif laissant penser que le véhicule était piégé. Le parquet fédéral a d’abord démenti cette information, puis a admis, dans un communiqué ce samedi, qu’on avait retrouvé «un mécanisme suspect dans la voiture» du fugitif, pour lequel on attend toujours le rapport technique.

«C’est un terroriste!» Le ministre fédéral de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open VLD), allait plus loin vendredi en déclarant: «L’enquête démontre aujourd’hui que cette voiture était piégée, avec l’objectif de faire des victimes. C’est un terroriste».

Jeudi d’ailleurs, un juge d’instruction a été désigné dans ce dossier pour «tentative d’assassinat et possession illégale d’armes dans un contexte terroriste». Vendredi soir, une perquisition a été menée au domicile du fugitif pour effectuer un prélèvement d’ADN. Dix autres perquisitions ont aussi été menées ce soir-là et samedi matin, dans l’entourage du concerné, dans les milieux d’extrême droite notamment. Chez des personnes qui pourraient l’avoir aidé ou le cacher.

Caché dans son entourage?

Jürgen Conings ne se trouverait donc plus dans le parc de la Haute Campine. Il y est passé puisqu’on y a retrouvé sa voiture à proximité. Il y a peut-être même passé une nuit puisqu’on a retrouvé un campement, avec toile de camouflage. Mais il a sans doute quitté cette zone. Jürgen Conings préparait son «entrée en résistance» (ce sont ses mots) depuis longtemps. Il n’est pas parti sur un coup de tête: il avait pris le temps d’aller déposer ses médailles militaires sur la tombe de ses parents et d’écrire deux lettres.

Ce n’est peut-être pas un homme en fuite que l’on cherche mais un individu qui sait très bien où il va…