La Belgique pourrait envoyer des experts en Ukraine pour enquêter sur les crimes de guerre
La Belgique examine la possibilité d’envoyer en Ukraine des experts légaux, pour participer à la collecte de preuves de crimes de guerre présumés commis dans le cadre de l’invasion russe, a indiqué mardi le Premier ministre Alexander De Croo en marge d’une rencontre avec son homologue néerlandais Mark Rutte. Il s’agit d’un «premier pas», pour que les «barbares» soient poursuivis en justice, ajoute-t-il.
En début de semaine dernière, le commissaire européen à la Justice Didier Reynders s’était adressé aux Etats membres de l’UE, leur demandant d’examiner leurs capacités à répondre à une série de demandes du procureur général d’Ukraine. La Commission européenne entend en effet soutenir au maximum les enquêtes sur place, sur de possibles crimes de guerre. Dans ce cadre, les Etats membres peuvent être utiles en fournissant par exemple «des enquêteurs pour documenter les crimes, des experts forensiques, des équipements pour stocker des preuves, des moyens de communication sûrs ou des formations», avait illustré un porte-parole.
Ce qui a lieu en Ukraine «est comparable aux pages les plus sombres de notre Histoire», commente Alexander De Croo mardi. Le Premier ministre se prononce en faveur d’une UE qui prenne les devants en ce qui concerne la reconstruction du pays. Une phase qui pourra être utilisée pour aider le pays dans ses «aspirations occidentales», estime-t-il.
Mark Rutte partage cet avis: «la reconstruction peut être l’occasion d’aider dans la lutte contre la corruption, pour avoir davantage de liberté de la presse, pour renforcer l’Etat de droit», indique-t-il. Il revient cependant à la Commission européenne de mettre sur la table des propositions concrètes, affirment les deux Premiers. La Commission examine actuellement la création d’un fonds qui aiderait au financement de la reconstruction de l’Ukraine.
Marioupol assiégée
«Nous vivons peut-être nos derniers jours, voire nos dernières heures», a affirmé un officier ukrainien assiégé à Marioupol en appelant la communauté internationale à procéder à leur «extraction», dans un message publié sur Facebook mercredi. «L’ennemi est dix fois plus nombreux que nous», a déclaré Serguiy Volyna, un commandant de la 36e brigade de la marine nationale, retranchée dans le vaste complexe sidérurgique d’Azovstal à Marioupol (sud-est de l’Ukraine), assiégé par les forces russes.
«Nous appelons et supplions tous les dirigeants du monde de nous aider. Nous leur demandons d’utiliser la procédure d’extraction et de nous emmener sur le territoire d’un pays tiers», a-t-il ajouté.
Selon le commandant Volyna, l’armée russe a «l’avantage dans les airs, en artillerie, en forces terrestres, en équipement et en chars». «Nous défendons seulement un point -l’usine Azovstal- où en plus des militaires se trouvent aussi des civils devenus victimes de cette guerre», a-t-il poursuivi.
La Russie a appelé mardi les derniers défenseurs de la ville de Marioupol à cesser leur «résistance insensée», promettant «la vie sauve» aux combattants ukrainiens retranchés dans le complexe d’Azovstal s’ils se rendent.