La Belgique prête à accueillir des Afghans ayant travaillé pour elle
L’opération «Red Kite» (littéralement cerf-volant rouge) lancée par le gouvernement belge pour évacuer d’Afghanistan ses ressortissants ainsi que des Afghans ayant travaillé pour la Belgique, des organisations internationales et des ONG, soit 470 personnes, dépend en large partie de la bonne volonté des fondamentalistes régnant désormais en maîtres sur le pays, a reconnu mercredi le gouvernement belge.
«L’objectif de cette mission particulièrement complexe est de ramener tout le monde à la maison», a indiqué la ministre des Affaires étrangères, Sophie Wilmès (MR), au cours d’un point de presse par vidéo-conférence avec ses collègues les plus concernés, la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder (PS), et le secrétaire d’État à l’Asile et la Migration, Sammy Madhi (CD&V).
Cette opération, «difficile et extrêmement complexe», selon Mme Wilmès, a été décidée lundi par le gouvernement fédéral au lendemain de la prise de Kaboul par les talibans et s’est concrétisée mercredi par l’envol de quatre avions de transport belges de Melsbroek à destination d’Islamabad. La capitale pakistanaise servira de base arrière pour des vols vers l’aéroport international de Kaboul, une sorte de dernier refuge pour les Afghans et les ressortissants étrangers tentant de quitter le pays.
Il s’agit d’’’évacuer les Belges et les membres de leurs familles mais aussi ceux qui ont travaillé ou pour nous, ou pour les organisations internationales ou les ONG présentes en Afghanistan», a précisé Mme Wilmès, en rappelant combien les conditions étaient difficiles sur le terrain, avec des talibans filtrant l’accès à l’aéroport de Kaboul.
Près de 500 personnes
Au total, 470 Belges et ayant-droits - pas nécessairement de nationalité belge - se sont manifestés auprès de l’ambassade de Belgique au Pakistan, également compétente pour l’Afghanistan voisin, a indiqué Mme Wilmès en évoquant de chiffres en évolution.
La Belgique souhaite également ne pas oublier des dizaines - voire plus - d’Afghans qui ont servi les troupes belges durant leur présence en Afghanistan, de mars 2002 à juin dernier, comme interprètes ou assistants de ses troupes. Elle veut aussi aider les collaborateurs des missions de l’Otan et de l’Union européenne ainsi que d’organisations non gouvernementales (ONG) et des défenseurs des droits humains, a rappelé M. Madhi.
Le gouvernement a donné lundi son feu vert à l’envoi d’avions militaires pour participer à une opération d’évacuation au départ de l’Afghanistan.
Il s’agit d’un avion de transport VIP Falcon 7X, qui a quitté l’aéroport militaire de Melsbroek mardi après-midi, suivi par deux C-130H Hercules mercredi midi, puis d’un Airbus A400M dans l’après-midi, avec à leur bord un détachement NEO ("non-combatant evacuation operation").