La Belgique risque-t-elle vraiment une pénurie d’électricité les prochains hivers?
Dans une lettre adressée au gouvernement fédéral, le gestionnaire du réseau haute tension Elia recommande d’utiliser le combustible nucléaire avec plus de parcimonie, sous peine de manquer d’électricité au cours des prochains trois ou quatre hivers, rapporte vendredi le journal Het Laatste Nieuws.
Sans mesure, c’est jusqu’à près de 2 GW qui pourraient venir à manquer lors de l’hiver 2025, soit 15% de la consommation belge d’électricité.
Le comité ministériel restreint va se pencher sur cette analyse de risque d’Elia.
Plusieurs sources proches du dossier ont toutefois indiqué à l’agence Belga que l’information sur l’avertissement d’un risque de pénurie était incorrecte.
Elia avait précédemment évoqué une possible pénurie d’environ 1 GW lors des pics de consommation, à partir de l’hiver 2025-2026 ainsi que l’hiver prochain. Dans la nouvelle missive d’Elia, tout comme dans une précédente de novembre dernier, le gestionnaire du réseau haute tension continue à parler de deux hivers tendus et d’un manque potentiel de 900 MW à 1,2 GW lors des pics de consommation.
Un nouveau rythme pour les réacteurs?
Ce qui est vrai, en revanche, c’est que dans sa missive, Elia plaide pour une utilisation plus parcimonieuse du combustible nucléaire restant. Par exemple, en faisant tourner à plus bas régime les cinq derniers réacteurs en fonctionnement durant l’été et à plus haut régime en hiver. La ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten (Groen) a déjà elle-même suggéré de songer à cette piste dite de l’«extension du combustible» («fuel extension»).
Le gestionnaire du réseau haute tension met également en garde le gouvernement sur la nécessité de trouver d’ici mars un accord définitif avec Engie sur la prolongation de Doel 4 et Tihange 3. À défaut, il sera pratiquement impossible de parvenir au redémarrage prévu d’ici fin 2026.
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