La motivation à suivre les règles sanitaires baisse, surtout chez les non vaccinés
Si l’ensemble des répondants au dernier baromètre de la motivation, publié mercredi, admet avoir du mal à continuer de se conformer aux règles sanitaires, il semble que cette motivation baisse de manière plus nette chez les personnes qui ne sont pas vaccinées.
Selon le dernier rapport de ce projet de recherche scientifique interuniversitaire et interdisciplinaire, la motivation à se conformer aux règles sanitaires diminue chez les personnes qui n’ont pas encore été vaccinées tandis qu’elle se stabilise pour les personnes protégées.
Toutes les personnes non vaccinées ne peuvent toutefois pas être cataloguées de la même manière, soulignent les scientifiques. Celles et ceux qui ont contracté le coronavirus par le passé sont ainsi moins motivés à suivre les règles actuelles. Selon les chercheurs et chercheuses, ces personnes guéries du Covid-19 présument qu’elles disposent déjà d’une immunité suffisante.
Les personnes non-vaccinées sont plus nombreuses que celles qui ont reçu le sérum à indiquer qu’elles adhèrent de moins en moins aux règles sanitaires. La population vaccinée a aussi du mal à se conformer aux règles qui subsistent même s’il ressort du baromètre que son soutien à la suppression de toutes les restrictions est limité. Elle est plutôt favorable à des assouplissements en faveur des personnes vaccinées. Les personnes non-vaccinées, qu’elles aient eu ou non le Covid-19, se prononcent, elles, ouvertement pour l’abandon des mesures sanitaires.
Les Belges plutôt pour le CST… sauf les non-vaccinés
Les personnes non-vaccinées sont par ailleurs fermement opposées à l’extension de l’utilisation du Covid Safe Ticket, ce sésame qui permet pour l’instant d’accéder à des événements de masse à condition d’avoir été vacciné, testé négatif au coronavirus ou d’avoir guéri de l’infection.
De manière générale, la population belge est pourtant plutôt favorable à une application étendue de ce système. Selon ce baromètre, les Belges approuvent son utilisation pour les événements à partir de 1.500 personnes, pour voyager et pour la vie nocturne. Concernant de plus petits événements ou des activités à l’intérieur, comme aller au cinéma ou au restaurant, les avis sont plus partagés. Les répondants s’opposent par contre à son introduction pour aller à l’école ou au travail.
Si les personnes vaccinées ne sont pas forcément les plus grandes supportrices d’une utilisation généralisée du Covid Safe Ticket, celles qui n’ont pas reçu d’injection la rejettent en masse, y voyant «vraisemblablement une stratégie pour les inciter ou même les contraindre à se faire vacciner».
Une obligation vaccinale est approuvée par une majorité de sondés si elle s’applique aux professionnels de la santé (59%), aux personnes vulnérables (58%) et aux enseignants (50%). Une obligation généralisée à tous les adultes remporte moins de soutien et celle des personnes mineures est encore moins soutenue. Les personnes qui n’ont pas encore été vaccinées s’opposent farouchement à une obligation vaccinale: plus de 80% considèrent qu’il ne s’agit pas d’une bonne idée.
Pour ce 33e rapport sur les conséquences psychologiques de la pandémie sur la population belge, 5.178 personnes ont été interrogées, dont 26% n’ont pas été vaccinées.