La pénurie d’infirmiers dans les hôpitaux suscite un problème mondial: «Il n’y a pas de personnel»
Hier, on apprenait que le nombre de lits occupés en soins intensifs pour Covid-19 amorçait enfin une baisse. En Belgique, mais aussi partout dans le monde, les unités s’inquiètent tout de même d’être submergées, notamment à cause d’une pénurie au niveau des infirmiers.
«Nous sommes confrontés chaque jour à une pénurie de personnel.
Une crise mondiale
Cette pénurie, qui est déplorée partout à travers le monde, ne date pas d’hier et la pandémie n’a fait qu’intensifier la problématique. Six millions d’infirmiers manquaient dans les hôpitaux avant le début de la crise, et 20 à 30% des infirmiers en place souhaiteraient quitter leur poste dans l’année, ce qui représente 27 millions de ces soignants.
En Flandre, beaucoup d’établissements ont recours à des intérimaires afin de réinvestir dans les travailleurs de la santé, ce qui n’aide pas les agences, elles aussi débordées. «
Plusieurs facteurs expliquent la situation
Pour Arnaud Bruyneel, infirmier dans une USI au CHU Tivoli et doctorant en santé publique, de nombreux facteurs expliquent cette crise: « Il y a un souci de fidélisation, à cause des conditions de travail qui entraînent un burn-out et l’envie de quitter la profession. Les infirmiers n’arrivent plus à conjuguer vie personnelle et vie professionnelle.»
« Il y a un souci de fidélisation, à cause des conditions de travail qui entraînent un burn-out et l’envie de quitter la profession, explique-t-il. Les infirmiers n’arrivent plus à conjuguer vie personnelle et vie professionnelle. On arrive à plus ou moins trouver des gens, mais ça ne suffit pas car il y a une pénurie nationale, donc aussi un manque de personnel dans les agences d’intérim. Ce n’est pas une question de moyens: les hôpitaux ont de l’argent, mais il n’y a pas de personnel», conclut-il.