La saison des camps scouts est lancée sur fond de polémique liée à l’alcool
La fin de l’année scolaire et le début des vacances estivales signent, comme chaque année, le retour des camps organisés par les scouts, patros ou guides à travers toute la Belgique.
Cette année plus de 100.000 jeunes (des cinq fédérations francophones confondues) partiront à l’aventure, selon les chiffres communiqués jeudi par les fédérations francophones à l’agence Belga. Une année riche en symboles, un an après les terribles inondations qui ont ravagé la Wallonie et entraîné l’annulation de la majorité des camps, mais aussi en polémique, avec un débat sur l’alcool qui s’est invité par l’entremise de plusieurs bourgmestres wallons.
Les scouts majoritaires
Du côté de la Fédération des Scouts, on annonce 1.408 camps organisés en Belgique et pas moins de 50.000 jeunes. Les Guides seront quant à eux 23.000 à participer à 593 camps à travers le pays. La Fédération nationale des Patros annonce de son côté la participation de près de 16.500 jeunes (soit 75% de ses membres) dans 245 camps. Enfin, les Scouts et Guides pluralistes de Belgique devraient accueillir 3.800 jeunes dans 150 camps et les Faucons rouges tablent sur la participation enthousiaste de 7.200 jeunes dans 37 camps.
Alcool ou pas?
La polémique suscitée par l’interdiction de l’alcool dans les camps sur le territoire de quatre communes du sud du pays (Florenville, Chiny, Bouillon et Andennes) n’a évidemment pas échappé aux cinq fédérations francophones. Ces dernières mettent l’accent sur la prévention et la sensibilisation des jeunes et de leurs encadrants plutôt que sur la pénalisation.
«Imposer une interdiction totale nous semble contreproductif et comporterait le risque inhérent d’une consommation clandestine», note la Fédération des Scouts. «Nous privilégions la conscientisation de nos animateurs afin de les responsabiliser à leur rôle. Nous avons à cœur d’éduquer des milliers de jeunes à une consommation responsable. Plusieurs staffs ont par ailleurs fait le choix du zéro alcool au camp.»
«La consommation pose peu problème»
«La consommation d’alcool pose problème dans très peu de camps. Interdire l’alcool revient à sanctionner les groupes chez qui cela se passe très bien», note pour sa part la Fédération des Guides. «Interdire purement et simplement l’alcool n’est pas une solution pédagogique à long terme. Nous parions plus sur la confiance a priori et la responsabilisation de nos animateurs.» Les guides catholiques insistent en outre sur l’importance du dialogue avec les communes, «bien conscients que l’arrivée de centaines de jeunes peut provoquer un certain déséquilibre».
«Tempête dans un verre d’eau»
Même son de cloche du côté des Faucons rouges, où l’on décrit «une tempête dans un verre d’eau» et rappelle que «le nombre d’incidents liés à l’alcool est minime dans la Fédération.» Les autres fédérations interrogées misent elles aussi sur la «responsabilisation» des participants et soulignent l’importance des formations destinées aux encadrants.
Une réunion de concertation organisée à l’initiative du gouverneur de la province du Luxembourg Olivier Schmitz et des Fédérations francophones aura lieu vendredi en présence des bourgmestres des communes de Chiny, Florenville et Bouillon, des ministres francophone (Valérie Glatigny) et flamand (Benjamin Dalle) en charge de la Jeunesse et du ministre wallon des Pouvoirs locaux (Christophe Collignon).