Le cancer du poumon reste le plus mortel, avec près de 6.500 décès par an en Belgique
Chaque année, environ 1,8 million de personnes dans le monde décèdent d’un cancer du poumon, dont 6.500 en Belgique, rappelle jeudi la Fondation contre le cancer, à l’approche de la Journée mondiale du cancer du poumon le 1er août. Si le dépistage peut constituer un espoir pour les «gros fumeurs», les risques de développer la maladie diminuent drastiquement en renonçant au tabac.
Le cancer du poumon tue chaque année plus de personnes que les cancers du sein, du côlon et de la prostate réunis, selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). D’ici 2030, les projections indiquent qu’il fera 2,45 millions de morts par an. La situation empire donc, déplore la Fondation contre le cancer, qui précise qu’on assiste actuellement à une nette augmentation des cas chez les femmes dès l’âge de 55 ans, alors que, jusqu’à présent, la maladie touchait surtout des hommes de plus de 65 ans.
En Belgique, parmi les 70.468 cancers diagnostiqués en 2018, selon les données de la Fondation Registre du cancer publiées l’année dernière, 8.815 (13%) affectaient les poumons. Les hommes étaient alors près de deux fois plus touchés (5.726 cas) que les femmes (3.089).
Le tabac responsable
S’il est le plus mortel, le cancer du poumon est également évitable : 90% des cas seraient écartés si le tabac disparaissait totalement, souligne la Fondation. «La meilleure des préventions est évidemment de ne jamais commencer à fumer. Mais les fumeurs peuvent également réduire très fortement ce facteur de risque en arrêtant de fumer», conseille-t-elle.
Pour les y aider, le service gratuit Tabacstop de la Fondation contre le cancer, financé par les autorités, offre un accompagnement aux personnes dépendantes. La fondation plaide en outre pour la mise sur pied d’un plan antitabac «ambitieux» par les responsables politiques.
Promouvoir le dépistage
Elle invite par ailleurs les différents ministres de la Santé à promouvoir le dépistage précoce par scanner à faible dose chez les «gros fumeurs». Pour ceux-ci, cette technique, adoptée aux États-Unis et à l’étude aux Pays-Bas, permettrait de réduire de 20 à 24% la mortalité par cancer du poumon, explique la Fondation. «Un cancer découvert tardivement (dans deux tiers des cas), c’est un cancer avec un mauvais pronostic de guérison», rappelle-t-elle.
Dernièrement, l’immunothérapie et certains traitements ciblés sont venus renforcer le trio de soins chirurgie-radiothérapie-chimiothérapie. Ces nouveaux arrivés sont toutefois onéreux et parfois inefficaces chez certains patients ou face à certains types de cancer du poumon, «ce qui devrait inciter les pouvoirs publics à investir résolument dans la prévention», note la Fondation contre le cancer. La recherche reste en outre nécessaire pour enregistrer de nouveaux progrès contre la maladie.