Le fédéral lance son groupe d’experts pour le pouvoir d’achat et la compétitivité
Le «groupe d’experts» chargé par le gouvernement fédéral de se pencher sur le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des entreprises a tenu sa première réunion jeudi après-midi dans les locaux de la Banque nationale de Belgique, à Bruxelles.
Sous la présidence du gouverneur de la BNB Pierre Wunsch, différentes personnalités du monde académique, principalement des économistes, ainsi qu’une représentante de BeCommerce, fédération des entreprises du marché numérique belge, vont s’atteler à analyser les conséquences de la guerre en Ukraine et la situation économique des ménages et entreprises, dans un contexte d’inflation historique et de flambée des prix de l’énergie.
Autour de Pierre Wunsch, se rassembleront régulièrement Mathias Dewatripont (ULB), Philippe Defeyt (ex-Ecolo, UNamur), Paul De Grauwe (LSE), Koen Schoors (UGent), Sarah Vansteenkiste (KULeuven), Bertrand Candelon (LSM) et Sofie Geeroms (BeCommerce). Il n’y a pour le moment ni agenda précis de réunions, ni délai déterminé pour rapporter au gouvernement fédéral. Mais l’objectif est, selon le cabinet d’Alexander De Croo, de «nourrir le gouvernement en recommandations et pistes d’actions concrètes pour faire face à l’inflation et aux défis économiques liés à la guerre en Ukraine». Le Premier ministre ajoute souhaiter des mesures qui soient «durables», avec comme priorité de protéger le mieux possible la population, la «classe moyenne».
Rien n’est tabou, semble dire Alexander De Croo. «Les experts vont pouvoir travailler avec une vision ouverte», assure-t-il. Interrogé sur une «taxe des riches», il botte en touche. En revanche, il semble clair que «si en septembre» les prix de l’énergie restent aussi élevés qu’actuellement, «on ne va pas augmenter la TVA» sur gaz et électricité, affirme-t-il.
«Une grande instabilité, durant plusieurs années»
Le Premier ministre est venu assister jeudi au lancement de la première réunion. Il a comparé la situation à la crise Covid, au cours de laquelle le fédéral s’est grandement appuyé sur divers groupes d’experts. «Nous resterons probablement confrontés à des turbulences économiques, à une grande instabilité, durant plusieurs années. Nous devons faire une bonne analyse, et pour cela utiliser l’expertise qui existe dans notre pays», a-t-il exposé.
«Le degré d’incertitude est très, très élevé. Nous n’avons pas l’habitude de travailler avec une guerre (…) Il y a encore incertitude sur l’ampleur du choc, sur comment il se répartit sur les différents segments de l’économie, etc.», a expliqué Pierre Wunsch avant de lancer les débats.
Les experts, aidés par un «tableau de bord» que compte mettre sur pied la BNB, vont donc en premier lieu s’attacher à préciser les chiffres et l’ampleur des difficultés auxquelles ménages et entreprises sont confrontées, en lien avec l’inflation et les conséquences de la guerre en Ukraine. «Nous allons aussi regarder ce qui se passe dans les pays voisins, quelles mesures y sont prises et lesquelles sont pertinentes pour la Belgique», ajoute-t-il.