Le gouvernement fédéral s’accorde sur le contrôle budgétaire 2023: voici ce qu’il faut retenir
Le gouvernement fédéral s’est accordé jeudi sur le contrôle budgétaire 2023, a annoncé le cabinet du Premier ministre, Alexander De Croo, alors que la Chambre allait ouvrir sa séance plénière. Il expliquera les détails au parlement. A bonne source, l’on indiquait déjà que si les pensions et allocations sociales ont pu être préservées, elles ne connaîtront néanmoins pas l’augmentation annoncée.
Les ministres étaient entrés en réunion la veille à 20h30, une séance au finish après deux semaines de travaux. L’exercice devait en principe se dérouler sans trop de difficultés puisque les nouvelles étaient rassurantes. Le déficit total de toutes les entités du pays est inférieur de plus de 6 milliards d’euros aux 33 milliards d’euros initialement estimés. Pour le gouvernement fédéral, cela représente une amélioration de 3,2 milliards d’euros. En effet, l’inflation est plus faible que prévu et les prix de l’énergie ont sérieusement baissé après le pic d’il y a quelques mois.
Une situation qui s’améliore
L’effort net annoncé s’élève à 0,3% du PIB, soit 1,75 milliard d’euros, a-t-il indiqué. Alexander De Croo s’est réjoui des chiffres communiqués par le Comité de monitoring avant l’ouverture du conclave budgétaire avec une amélioration de 1,1% par rapport à la rédaction du budget en octobre dernier.
«Cela veut dire que la situation s’améliore et que le travail budgétaire a été réalisé de manière sérieuse», a commenté le Premier ministre. L’amélioration est prévue «avec une compensation pour les dépenses nécessaires et décidées», comme la lutte contre la criminalité organisée liée au trafic de drogue.
Au total, l’effort brut pour 2023 et 2024 sera de 2,65 milliards d’euros, a-t-il complété.
«Aller plus loin»
«Ce n’est pas un point final. Il faut aller plus loin», a-t-il ajouté, citant en premier lieu la réforme fiscale. «Le travail du ministre (des Finances) Van Peteghem est prêt. Ce sera notre prochaine étape», a-t- assuré. Et vous pouvez aussi vous attendre à ce qu’on fasse la réforme des pensions.»
Des années plus compliquées à venir?
Les perspectives sont en revanche plus sombres pour les finances publiques belges dans les années qui viennent. La discipline budgétaire européenne sera à nouveau d’application en 2024 et, durant les trois dernières semaines, le Bureau du Plan, la Banque nationale et l’Agence de la dette ont tiré la sonnette d’alarme au cours d’auditions en commission des Finances de la Chambre. En 2028, à politique constante, le déficit atteindrait 4,9% du Produit intérieur brut (PIB). La Belgique figurerait parmi les plus mauvais élèves de la classe européenne et s’attirerait les foudres de l’UE pour un déficit excessif.
Les partis libéraux ont mis une forte pression pour supprimer la dernière tranche d’augmentation des pensions minimum au 1er janvier, estimant qu’avec l’indexation celles-ci avaient déjà atteint l’objectif de revalorisation prévu. Une partie de l’augmentation sera donc rabotée: au lieu des 1.632 euros nets que pouvait attendre un isolé, ce sera 1.622 euros. Si la quatrième tranche avait été entièrement supprimée, le montant aurait été de 1.606 euros, a-t-on expliqué à bonne source. Pour ce qui est de la Garantie de Revenu Aux Personnes Agées (GRAPA), du chômage et de l’indemnité d’incapacité de travail, la quatrième tranche de revalorisation n’aura en principe pas lieu.
Du côté des recettes, le «pilier 2» européen, soit l’impôt minimal des multinationales, fera l’objet d’une transposition «ambitieuse», disait-on. Gain attendu: 334 millions l’an prochain.
Les banques devront contribuer davantage à un fonds de garantie des dépôts. Le recrutement de dizaines de contrôleurs est annoncé pour garantir le respect de la législation fiscale.
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