Le personnel de Brussels Airlines manifeste lors de la présentation du nouveau logo
Une centaine de travailleurs de Brussels Airlines ont mené une action jeudi matin à proximité du hangar où a été présenté le premier avion de la compagnie arborant le nouveau logo, dévoilé il y a quelques jours déjà. Ils ont accueilli les dirigeants de l’entreprise par une haie du déshonneur en leur tournant le dos, dénonçant une «opération marketing qui leur laisse un goût amer».
Brussels Airlines a donc officiellement présenté sa nouvelle identité de marque, «confirmant sa position sur le marché en tant que compagnie aérienne nationale de la Belgique». L’entreprise se félicite du début de ce «nouveau chapitre», signe, selon elle, qu’elle est «prête à relever les défis futurs». Le logo a radicalement changé, le fameux «B» constitué de boules rouges ayant disparu et laissé la place à un «Brussels» bien plus visible que le mot «Airlines».
Une partie du personnel, tant pilotes que personnel de cabine, se montre toutefois très critique face à cette évolution et surtout le moment choisi. Rassemblés devant le hangar où a été présenté le premier avion au nouveau logo, ces travailleurs estiment que les aides publiques reçues par la compagnie -290 millions d’euros- «auraient pu être mieux allouées et améliorer les conditions de travail du personnel».
Brussels Airlines assure cependant que cette aide d’État ne sera pas utilisée dans le cadre de cette opération, dont elle estime le montant à un peu plus de 300.000 euros. Celle-ci se fera d’ailleurs en plusieurs phases, jusque 2024, afin d’éviter de devoir repeindre tous les avions (38 dans la flotte) en même temps. La compagnie souligne d’ailleurs avoir toujours eu à cœur de réduire un maximum les coûts de cette opération.
«D’autres priorités»
Pour le front commun syndical, il y avait «d’autres priorités». Il se demande ainsi s’il ne fallait pas plutôt investir dans le bien-être au travail du personnel ou dans une révision des règles de rémunération, qui ont entraîné des baisses de salaires de 300 à 500 euros pour les stewards et hôtesses et de 5 à 6% pour les pilotes. Ils souhaiteraient aussi que soient revues les règles de temps de travail «qui ont poussé à bout le personnel de cabine lors de la dernière période estivale».
Autant de sujets dont la compagnie dit être consciente et qu’elle traite au sein des organes de concertation compétents.