Le secteur culturel fulmine après les nouvelles mesures du Codeco: «C’est un génocide culturel»

Les gouvernements du pays ont décidé mercredi de nouvelles mesures de restriction afin de faire face au variant omicron du covid-19 et aux inconnues qui l’entourent. Première victime de ces décisions, le secteur culturel est amer au lendemain des annonces faites par Alexander De Croo, d’autant que certains experts admettent qu’ils n’avaient pas recommandé une fermeture de la culture.

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Rédaction en ligne avec Belga
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Depuis l’annonce des nouvelles mesures qui condamnent pour le moment le secteur culturel, les déclarations amères se multiplient. Après des mois à avoir rongé leur frein, les principaux acteurs du secteur culturel estiment que la confiance a été rompue avec le gouvernement fédéral.

«C’est un véritable sentiment de colère et d’indignation que nous ressentons face à cette décision, prise unilatéralement et au mépris des efforts conséquents mis en place pour respecter les mesures édictées précédemment», a réagi, à titre d’exemple l’Opéra Royal de Wallonie-Liège.

Un acte fort

Les cinémas de Grignoux ont carrément décidé de ne pas respecter les mesures et de rester ouverts: «La confiance est rompue. Face à ces mesures que nous ne comprenons plus, face à ce choix que rien ne justifie, convaincus et confortés par de nombreuses études d’offrir un environnement sain et sécurisé pour nos publics: les Grignoux ont unanimement décidé de rester ouverts au-delà de ce dimanche 26 décembre.»

D’autres cinémas ont également décidé de suivre ce mouvement. Les Grignoux indiquent que plusieurs salles d’art et essai de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont déjà répondu qu’ils resteraient ouverts. Le Quai 10 à Charleroi a lui aussi annoncé son refus de fermer ses salles le 26 décembre.

Interrogée sur la tenue d’autres actions de protestations, la Fédération des cinémas de Belgique indique qu’il n’y a, à l’heure actuelle, «aucune décision officielle».

Taloche réagit

Vincent Taloche, humoriste et producteur de spectacles, commente la situation auprès de nos confrères de la DH: «C’est violent… car depuis trois ou quatre mois, dans notre secteur, il y a des gens normaux qui deviennent très agressifs et virulents sur les réseaux sociaux. Ils craquent et sont en pleurs. Et là, avec ce qu’ils viennent de faire, des gens vont véritablement devenir haineux. Ça va faire beaucoup de mal et de tort.»

La famille Bouglione durement touchée

Même son de cloche du côté d’Alexandre Bouglione, dont les spectacles place Flagey avaient repris… le 22 décembre. L’homme de cirque a relayé un message fort sur sa page Facebook: «Le comité de concertation vient de signer la mise à mort du cirque Alexandre Bouglione ! En effet, ce 22 décembre, sous un chapiteau étincelant de mille lumières, la troupe Bouglione a redémarré ses activités place Eugène Flagey. Un spectacle qui sera de courte durée suite à la décision du Codeco de fermer une fois encore le secteur culturel le 26 décembre 2021…»

Auprès de nos confrères de Sudinfo, il a même été plus loin, affirmant qu’il s’agissait «d’un génocide culturel». Il regrette cette décision qui arrive comme un coup de massue, alors qu’il a tout fait pour se conformer aux normes, notamment en matière d’aération, et qu’il vient de terminer d’installer son chapiteau.

Au niveau politique aussi, de nombreux acteurs ont fait part de leur colère face à cette décision, à commencer par le cdH, en la personne de Maxime Prévot: «Ce n’est pas en étouffant la culture que l’on parviendra à étouffer le virus. La culture a été méprisée, abandonnée en rase campagne à la faveur d’autres lobbys qui ont davantage pesé. Quel mépris à l’égard d’un secteur aussi essentiel pour la santé mentale des gens.»

Le secteur culturel est donc K.O debout, et risque bien de passer à l’action pour réclamer sa réouverture dans les prochains jours.