Le secteur culturel salue l’arrivée du baromètre mais pointe aussi ses faiblesses
Le Comité de concertation a présenté hier soir le baromètre corona qui entrera en vigueur le 28 janvier prochain.
Les événements publics, comme les pièces de théâtre, seront autorisés à l’intérieur et à l’extérieur, selon le code rouge du baromètre corona approuvé vendredi par le Comité de concertation. Le CST sera obligatoire à partir de 50 participants ou spectateurs en intérieur et 100 en extérieur. Pour les salles de plus de 200 places, un taux d’occupation de 70% sera autorisé. La proportion pourra même passer à 100% si la qualité de l’air est maintenue en dessous de 900 ppm de CO2, ce qui démontre une ventilation optimale.
Ce taux d’occupation proportionnel et le CST obligatoire à partir de 100 participants au lieu de 50 pour les activités en extérieur sont une «belle avancée» pour la directrice de l’Association des centres culturels, Patricia Santoro, qui souligne parler au nom du secteur des centres culturels et non en celui de la totalité du secteur culturel.
Un baromètre discriminatoire?
Elle déplore néanmoins des incohérences en ce qui concerne les activités à l’intérieur. «Les mesures sont exactement les mêmes que l’on soit assis et silencieux, que l’on crie ou que l’on chante. C’est la même chose dans un théâtre ou dans une salle de sport», pointe-t-elle. Elle ajoute que le baromètre est, selon elle, «discriminatoire par rapport aux autres secteurs» auxquels moins de contraintes sont imposées.
Mme Santoro regrette également le manque de prévisibilité qu’induit le baromètre. «On sait ce qu’implique le code rouge mais on ne sait pas quand on va passer en code orange», illustre-t-elle.
Un signal «positif pour la population»
De son côté, la secrétaire générale de la Fédération des employeurs des Arts de la scène (FEAS), Françoise Havelange, s’est montrée satisfaite, au journal de RTL, du baromètre mis au point par les autorités. «Nous sommes soulagés. Il permettra la réouverture d’un grand nombre de lieux culturels dans des conditions raisonnables et économiquement acceptables.» Elle voit également dans cette nouvelle mesure, qui entrera en vigueur dès vendredi prochain, un signal «positif pour la population». «Cela montre bien, comme nous le disons depuis très longtemps, que nous pouvons accueillir le public en toute sécurité.»
Malheureusement, déplore-t-elle, «tout le monde ne va pas pouvoir rouvrir. Je pense en particulier à la culture indépendante, qui exige une programmation à beaucoup plus long terme». La secrétaire générale de la FEAS s’est également inquiétée du flou qui entoure les concerts debout, qui n’ont pas été abordés par les ministres du pays vendredi soir.
Reste à voir quand le baromètre changera de couleur
Enfin, elle estime, elle aussi, que les critères pour passer d’un code à l’autre du baromètre doivent être clarifiés. Pour déterminer le code applicable, le Comité de concertation a indiqué qu’il tiendrait compte, outre de la pression exercée sur les soins de santé, d’une évaluation globale de la situation épidémiologique et accorderait une attention particulière à la santé mentale.
Mais, globalement, «on a plus le sentiment qu’il y a une gestion de risque, avec l’appréciation des différentes activités: celles qui ne présentent aucun danger et celles qui peut-être peuvent être un peu plus compliquées», poursuit Mme Havelange. «Ce n’est pas une réouverture tous azimuts, mais raisonnable, prudente», conclut-elle.