Le variant Omicron inquiète les scientifiques: «La quantité de mutations n’a jamais été vue auparavant»
Ce mardi, le virologue Marc Van Ranst a annoncé que la Belgique compte désormais 18 cas de contaminations par le variant du coronavirus Omicron Toutes ces infections par le variant Omicron ont été décelées chez des jeunes, qui n’ont développé que des symptômes légers. Certains n’avaient aucun lien avec des voyages à l’étranger, a-t-il précisé. La veille, on apprenait que le nouveau variant du virus SARS-CoV-2, Omicron, semble avoir circulé en Belgique depuis plus longtemps que ce qui avait été établi auparavant.
Faut-il s’inquiéter du variant Omicron? Pour l’instant, les experts sont unanimes: il est encore trop tôt pour le dire. Selon le Dr Anthony Fauci, conseiller de la Maison Blanche sur la crise sanitaire, il est clair qu’Omicron se transmet davantage mais «on ne dirait pas qu’il présente un haut degré de gravité»
Sarah Gilbert, co-créatrice du vaccin d’AstraZeneca, a indiqué lundi soir sur la BBC que ce variant «comporte des mutations déjà connues pour augmenter la transmissibilité du virus» et que «les anticorps induits par les vaccins, ou par la contamination par d’autres variants, peuvent être moins efficaces pour prévenir l’infection par Omicron». «Je pense qu’il y a un réel risque que nous voyions une baisse d’efficacité des vaccins», a de son côté déclaré sur ABC dimanche Stephen Hoge, le président de Moderna.
Nico Callewaert, directeur scientifique du Centre de biotechnologie médicale VIB-UGent, a également analysé le variant Omicron. «La quantité de mutations et de combinaisons – rapprochées en grappes – n’a jamais été vue auparavant», a-t-il expliqué au Nieuwsblad en qualifiant ce variant de «bombardement» de mutations.
Comme de nombreux de ses confrères, le scientifique belge craint que le variant Omicron puisse échapper à l’immunité qui s’est construite au sein de la population depuis des mois. Il a précisé que cela devrait être rapidement confirmé par des études, dès la fin de cette semaine ou au début de la semaine prochaine. Si le variant Omicron continue à se propager, de nouveaux médicaments ou vaccins devront arriver sur le marché. Selon Nico Callewaert, cela prendra au minimum trois mois. Il estime d’ailleurs que ce délai est nécessaire: «Si on va plus vite, on a l’impression que l’on injecte en masse quelque chose qui n’a pas été suffisamment testé», a-t-il indiqué.
Ce mardi, l’OMS de nouveau affiché sa préoccupation sur le nouveau variant Omicron, mais appelé à combattre l’actuel variant dominant, le Delta pour «une victoire demain contre Omicron». «L’Omicron est en vue et en hausse et nous avons raison d’être préoccupés et prudents. Mais le problème maintenant c’est Delta et la façon dont nous réussirons contre Delta aujourd’hui sera une victoire contre Omicron demain», avant que les cas n’augmentent massivement.
Les études en laboratoire sont en cours pour déterminer si et dans quelle mesure ce nouveau variant, qui présente de très nombreuses mutations inquiétant les scientifiques, est davantage transmissible, capable de résister à l’immunité induite par une première infection ou un vaccin, ou de provoquer des cas plus graves de la maladie.