L’eau potable pour remplir sa piscine ou arroser sa pelouse coûtera-t-elle bientôt plus cher?
La sécheresse connue cet été partout en Belgique pose de nouvelles questions fondamentales dans les rangs politiques. Faudra-t-il bientôt payer plus cher pour utiliser de l’eau potable à des «fins de loisirs», comme le remplissage d’une piscine ou l’arrosage d’une pelouse? La question sera bientôt débattue.
Cet été, il fait très chaud en Belgique et partout ailleurs en Europe. Le mois de juillet a été le plus sec depuis 1885, ce qui a eu des conséquences sur notre consommation en eau. De nouveaux débats sont sur la table, comme celui de faire payer l’eau utiliser à des fins de loisirs, comme le remplissage d’une piscine, d’un jacuzzi, ou encore l’arrosage d’une pelouse.
Plusieurs types de consommation
Sur le plateau de la VRT, Cathy Berx, gouverneure de la province d’Anverse, abonde en tout cas en ce sens: «Le besoin fondamental de chaque être humain doit rester très abordable et démocratique. Mais l’utilisation luxueuse de l’eau, comme pour les jacuzzis et les piscines ou pour arroser les pelouses, devrait être facturée à un taux différent. L’eau est un bien précieux et il faut en payer le juste prix.»
Au nord du pays, le tarif de l’eau se base sur une consommation de base qui équivaut à 30m³ par foyer, avec 30m³ en plus par résident. Ce qui est consommé en plus de cette base, qu’on appelle la consommation de confort, est facturé deux fois plus cher. La membre du CD&V estime que la différence devrait être plus élevée, et que ce prix reste trop bas, ce qui n’incite pas à un usage avec parcimonie.
La situation en Wallonie
En Wallonie, une stratégie intégrale sécheresse est en cours de réflexion, comme l’explique la ministre de l’Environnement Céline Tellier à nos confrères de la DH: «La question des usages prioritaires de l’eau va évidemment se poser, tout comme celles de l’accès à l’eau et de la nécessité de disposer d’espaces naturels apportant de la fraîcheur. Toutefois, l’idée développée par la gouverneure d’Anvers ne fait pas partie des pistes privilégiées en Wallonie.»
Le cabinet précise que la mesure proposée par Cathy Berx «semble difficile à mettre en pratique, techniquement, par les distributeurs et risque d’avoir des conséquences non désirées en termes d’inégalités sociales». Il ajoute qu’il est difficile de réfléchir à la question de façon nationale, tant la disponibilité et la répartition de l’eau sont différentes en Wallonie et en Flandre.