L’endroit où Jürgen Conings a été retrouvé est devenu «un véritable lieu de mémoire»
Le 20 juin dernier, un chasseur tombait finalement sur le corps sans vie de Jürgen Conings, après une traque qui aura duré un peu plus d’un mois. Depuis, les curieux et autres sympathisants se rendent à l’endroit où l’ancien militaire a été retrouvé pour lui rendre un dernier hommage…
C’est dans le parc national de la Haute Campine que le corps de Jürgen Conings a été retrouvé le 20 juin dernier, après plus d’un mois de recherches. Depuis, les fougères ont disparu autour de l’arbre au pied duquel l’ancien militaire se trouvait. A la place, ce sont désormais des drapeaux flamands, des couronnes de fleur et une croix en bois, comme si le nationaliste était enterré à cet endroit-là, qui jonchent le sol.
Fin juin, de nombreux sympathisants s’étaient rassemblés pour offrir un dernier hommage à l’homme de 46 ans, malgré le fait qu’il n’avait pas reçu d’autorisation des autorités. Cette cérémonie a suffi pour faire de cet endroit un lieu de recueillement. Et pour retrouver facilement l’arbre, une personne a accroché des rubans noirs et jaunes dans les buissons afin d’indiquer la route.
«Le dimanche, c’est le jour des fans»
Depuis qu’une enquête judiciaire a été ouverte sur Nard Houben, le chasseur qui a retrouvé Conings et a pris des photos du cadavre, l’endroit est de plus en plus fréquenté, au grand dam des locaux. «Une connaissance nous a fait remarquer que cet endroit est devenu un véritable lieu de mémoire. Pendant les recherches, notre quartier était fermé, des hélicoptères tournaient au-dessus de nous. Même après ça, nous sommes restés à l’écart. Le quartier en a assez des foules. Et malgré toutes les théories de conspiration, nous avons fait l’expérience ici qu’une personne disparue est restée introuvable dans la forêt dense. Il y a des années, la voiture d’un homme était garée là. La forêt a été fouillée pendant plus de deux semaines, avant que la famille ne retrouve son corps à 100 mètres à peine. Il y a longtemps, un mineur s’est décomposé en squelette avant que des cueilleurs de baies ne le trouvent dans les bois de Rotem», expliquent Wim et son épouse, qui connaissant bien la région, à nos confrères de HLN.
Un autre riverain estime qu’un millier de personnes est passé par là ces derniers mois, ce qui a créé un véritable chemin jusqu’au fameux arbre: «Les pèlerins viennent surtout le dimanche, c’est le jour des fans ici. Ils se garent le plus près possible, il y a parfois des plaques d’immatriculation françaises, allemandes et luxembourgeoises dans le pré.»
«Je voudrais fermer ce dossier»
Du côté de la bourgmestre de Dilsen-Stokkem Sofie Vandeweerd, on déplore que cet endroit attire l’attention: «Tout comme le bourgmestre de Maaseik qui a trouvé Conings, j’ai été menacé par des gens d’extrême droite. Je voudrais fermer ce dossier. On m’a dit que des personnes ont surveillé l’arbre à la fin du mois de juin, afin d’éviter que le site commémoratif ne soit déblayé. Je n’ai pas connaissance d’incidents récents. Un parent de Conings a encore demandé la semaine dernière de ne pas commencer à défricher, car ce sont les dernières traces qu’ils ont de Jürgen. J’espère qu’avec le temps, l’attention portée à cet endroit s’estompera. Mais s’il y a des choses qui ne font pas du bien à la forêt, le propriétaire peut faire appel à l’inspection de l’environnement.»