L’entreprise 3M a rejeté pendant des années des quantités trop élevées d’acide PFOS dans l’Escaut
L’entreprise chimique 3M a déversé ces dernières années, à plusieurs reprises, des quantités excessives de l’acide PFOS dans l’Escaut, venant de ses eaux usées, rapporte jeudi la VRT. Le gouvernement flamand était au courant mais n’a guère agi. Ce n’est qu’en 2019 que 3M s’est vu infliger une amende administrative de 7.200 euros.
Depuis 2006, l’Agence flamande pour l’environnement VMM, l’inspection environnementale et la société flamande de gestion des déchets Ovam mesurent régulièrement des concentrations d’acide perfluorooctanesulfonique (PFOS) dans les eaux usées. Il semble que ce soit dû à 3M, qui a rejeté à plusieurs reprises des eaux contenant davantage de PFOS que la valeur maximale inscrite dans son permis d’environnement datant de 2008, soit 30 microgrammes par litre. Il a été mesuré jusqu’à plus de 500 microgrammes par litre de cette substance chimique, soit 16 fois plus que la norme maximale.
Toutefois, ces résultats n’ont pas entraîné grand-chose, selon la VRT. La VMM n’a pas transmis ses résultats de 2011, qui contenaient les mesures les plus élevées, à l’inspection de l’environnement. C’est pourtant cet organe qui est compétent pour infliger des sanctions. L’agence environnementale flamande se défend à présent en arguant que les techniques de mesures n’étaient pas encore au point et qu’il n’existait pas d’accord ou d’instruction pour transmettre les résultats. En 2016, la VMM a cependant bien transmis les dépassements des valeurs maximales mais cela n’a pas été suivi de sanction, car les mesures effectuées par l’inspection environnementale elle-même différaient.
Des mesures tardives
Pendant ce temps, le gouvernement flamand était tenu au courant mais n’a pas pris de mesures avant longtemps. Ce n’est qu’en 2019 que l’inspection environnementale a agi et a dressé un procès-verbal pour le rejet d’eaux de pluie non traitées, ce qui a abouti en décembre 2020 à une amende administrative de 7.200 euros. Ensuite, les concentrations en PFOS ont diminué et des normes plus strictes sont entrées en vigueur.
Joke Schauvliege, ministre flamande de l’Environnement entre 2009 et 2019, a réagi brièvement auprès de la VRT, se limitant à renvoyer vers la commission d’enquête qui «devra clarifier cela. Dans tous les cas, l’inspection de l’environnement travaille en totale indépendance».
L’actuelle ministre de l’Environnement, Zuhal Demir, ne veut pas non plus préjuger des travaux de la commission d’enquête. «Je suppose que tous les services impliqués et leur coopération mutuelle feront l’objet de la commission d’enquête. S’il y a eu une erreur du système ou trop de compartimentation, cela devra être corrigé pour l’avenir.»