Les infections à mycoplasma pneumoniae explosent en Belgique: «Nous n’avions plus vu autant de cas depuis 2014»

La Belgique est actuellement frappée par une vague d’infections à la bactérie Mycoplasma pneumoniae. Les experts suivent la situation de près.

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La première alerte est venue de Chine, où un rebond important d’infections respiratoires, dont mycoplasma pneumoniae, a été signalé au début du mois d’octobre. Ensuite, d’autres pays d’Asie, comme la Corée du sud, ont aussi noté un rebond. Le 24 novembre dernier, la Chine a ordonné des mesures de prévention, notamment des contrôles de la température corporelle aux frontières, dans les écoles et maisons de repos.

«Nous suivons donc la situation de près»

Un mois plus tard, la bactérie Mycoplasma pneumoniae frappe aussi la Belgique. L’institut Sciensano et les hôpitaux universitaires ont confirmé à nos confrères de HLN que la hausse des infections chez les enfants et les jeunes adultes s’était poursuivie la semaine dernière. «La semaine dernière, nous avons pu identifier plus de 60 cas positifs. Nous n’avions plus vu autant de cas depuis 2014. On remarque également qu’il y a plus d’infections invasives, ce qui fait que les gens tombent plus difficilement malades. Nous suivons donc la situation de près», indiquent même les experts. «On peut clairement dire que cette bactérie fait son grand retour en Belgique», affirme de son côté la microbiologiste Katrien Lagrou de l’UZ Leuven.

Quels sont les symptômes?

Connue des scientifiques, mycoplasma pneumoniae est une bactérie, membre de la famille des mycoplasmes, qui provoque une infection pulmonaire. Après le pneumocoque, c’est l’agent bactérien le plus souvent impliqué dans les pneumonies aiguës en collectivité. Les symptômes les plus fréquents sont la toux, la fièvre et difficultés respiratoires.

Si les enfants et les jeunes adultes sont les plus concernés, cette bactérie peut toucher toutes les tranches d’âge. La transmission se fait par gouttelettes, ou contact rapproché. L’incubation dure généralement d’une à trois semaines. Si elles se produisent tout au long de l’année, les infections à mycoplasma pneumoniae peuvent être plus fréquentes en été et à l’automne.

Des infections bénignes, la plupart du temps

Il n’y a cependant pas lieu de paniquer et les experts, même s’ils suivent la situation de près, se montrent plutôt rassurants. Le plus souvent, les infections à mycoplasma pneumoniae sont bénignes. Mycoplasma pneumoniae est facilement traitée avec des antibiotiques. Il s’agit essentiellement de macrolides, dont l’azithromycine. L’antibiorésistance est cependant à surveiller, surtout qu’elle peut augmenter avec l’épisode actuel.

«Dans la majorité des cas, le patient ne remarque même pas la présence de la bactérie, et il y a surtout des symptômes insignifiants», explique ainsi Eva Van Braeckel de l’UZ Gent. Si la bactérie Mycoplasmapneumoniaepeut être à l’origine du «syndrome du poumon blanc», c’est heureusement plutôt rare et les personnes malades cette bactérie n’ont pas toujours des taches blanches sur le thorax.

Si elles restent rares, certaines complications de mycoplasma pneumoniae (aggravation d’un asthme…), ou diverses manifestions (cutanées, neurologiques…), peuvent nécessiter une hospitalisation, parfois en réanimation. C’est le cas d’enfants ces dernières semaines, mais aussi de quelques adultes.

«On attendait ce retour»

De plus, les médecins sont bien préparés au retour de cette infection qui connaît des pics tous les cinq ans environ. «On attendait ce retour. Cela fait au moins quatre ans qu’il n’y avait pas eu d’infections à la Mycoplasma pneumoniae», précise ainsi à l’AFP Cécile Bébéar, cheffe du service de bactériologie du CHU de Bordeaux.

La Belgique est loin d’être le seul pays touché par cette vague de Mycoplasma pneumoniae. Après la Chine, les États-Unis et d’autres pays asiatiques, la bactérie est présente chez nous, mais aussi en France, aux Pays-Bas et dans les pays scandinaves.

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