Les magasins lui refusent l’entrée car son fils, autiste, ne peut pas porter le masque: «Je suis éjectée parce que mon enfant est différent»

Véronique est maman d’un petit garçon autiste. Si le quotidien n’est pas toujours simple pour cette mère de famille, c’est devenu pire encore depuis la pandémie. Notamment, certains commerces lui refusent l’accès car son fils ne porte pas le masque, témoigne-t-elle auprès de RTL Info.

par
Rédaction en ligne
Temps de lecture 2 min.

Depuis début décembre, les enfants de six ans et plus sont eux aussi contraints de porter le masque dans tous les lieux où il est obligatoire. Mais cette règle est impossible à suivre pour Julien, le fils de Véronique atteint d’autisme.

«Pour lui, c’est un corps étranger qu’il a sur la bouche. Il ne le gardera pas et il fera une crise», explique sa maman au micro de RTL Info. En raison de son handicap, Julien est donc exempté du port du masque par un certificat médical. Une exception qui est d’ailleurs prévue par la loi. Mais au quotidien, Véronique constate que cette disposition est très méconnue, voire peu acceptée. Ainsi, il n’est pas rare qu’elle et son fils se voient interdire l’accès aux magasins.

«J’ai un enfant avec un grave handicap. Il ne peut porter de masque. J’ai une attestation médicale et malgré cela, il se fait exclure des magasins. Je suis à bout de cette vie cruelle», confie-t-elle. «Je suis éjectée de partout parce que j’ai un enfant qui est différent».

Pas une situation isolée

Et la situation de Véronique n’est pas isolée. Depuis le début de la pandémie, des dizaines de cas similaires ont été rapportés à Unia, le Centre interfédéral pour l’égalité des chances.

«Entre août 2020 et août 2021, 158 signalements pour des personnes qui, pour des raisons médicales, doivent être exemptées du port du masque et se retrouvent confrontées à des difficultés: refus d’accéder à un hôpital, à un commerce, etc. Et ce, malgré une attestation démontrant qu’elles ne sont pas tenues de porter le masque en raison de difficultés», précise son directeur Patrick Charlier, interrogé par nos confrères. Selon lui, refuser cette exception s’apparente à un cas de discrimination et pourrait donc être porté devant la justice.