Les règlements d’ordre intérieur jugés discriminatoires dans nos écoles: voici les mesures prises par Caroline Désir
Les règlements d’ordre intérieur (ROI) des écoles sont-ils discriminatoires, voire sexistes? Le Comité des élèves francophones a récemment estimé que oui, et la ministre de l’Éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles Caroline Désir a, dès lors, décidé de s’activer à ce propos. Elle proposera un guide aux directeurs d’école pour réviser ou élaborer leur règlement, et s’apprête à mettre à jour la circulaire ministérielle à ce propos.
Refus de tenues «négligées, excentriques ou indécentes», tolérance vis-à-vis de teintures pour cheveux ou de tatouages pour autant qu’ils soient «discrets et de bon goût», interdiction des boucles d’oreille pour les garçons et des mini-jupes «même avec leggings» pour les filles, possibilité pour la direction de vérifier le contenu des casiers «à n’importe quel moment»…
L’analyse du CEF relève plusieurs formulations jugées problématiques trouvées dans certains règlements internes, des documents pourtant centraux au bon déroulement de la vie des écoles.
Une adaptation des règles
Si la rédaction de ces ROI est balisée par une circulaire d’avril 2012, le CEF estime que ces règles devraient être adaptées et appliquées de manière plus uniforme par les établissements scolaires. Il formule à cet effet une série de recommandations tant à la ministre de l’Éducation qu’aux directions d’écoles.
En outre, la CEF cite aussi dans son rapport le cas d’une école qui a carrément interdit le port des salopettes, des vestes en jeans délavé, des baskets et des motifs voyants sur les pulls ou les vestes, comme le relaient nos confrères de la DH.
Il demande notamment que l’administration scolaire puisse offrir un accompagnement juridique lors de rédaction de ces ROI, mais aussi que ceux-ci soient effectivement toujours rédigés (ou modifiés) avec la participation des élèves.
Un positionnement clair sur le foulard
«Concernant la question du port du foulard, les élèves réclament un positionnement clair et homogène, notamment dans le but d’éviter aux jeunes et à leurs familles une sélection d’établissements en fonction du fait qu’ils interdisent ou non le port de signes religieux. Il est temps d’ouvrir le débat sur cette question épineuse comme cela a pu être fait au niveau de l’enseignement supérieur», plaide le CEF.
Des ROI à adapter
Pour remédier au problème des ROI discriminatoires, la ministre de l’Éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles Caroline Désir (PS) annonce qu’un guide sera communiqué aux directeurs d’école avant la prochaine rentrée scolaire. Le but: élaborer ou réviser leur règlement d’ordre intérieur afin qu’ils ne soient ni sexistes, ni incompatibles avec les droits fondamentaux des uns et des autres.
La ministre a également annoncé en commission du Parlement que la circulaire ministérielle datant de 2012 au sujet de la rédaction des ROI va être mise à jour. Le principe de non-discrimination sera désormais au cœur de la circulaire, et celle-ci sensibilisera notamment au choix des mots à utiliser. Elle encouragera aussi le travail collaboratif avec les élèves pour élaborer le ROI.
Caroline Désir précise encore qu’il n’y a eu que quatre plaintes concernant des ROI et que dans tous les cas, les pouvoirs organisateurs avaient amélioré leur règlement. Si le PTB a demandé mardi d’adopter une résolution parlementaire prônant l’interdiction des ROI discriminatoires, la demande a été rejetée par la majorité, étant donné le travail qu’a déjà entamé le cabinet de Caroline Désir à ce propos.