Plus de nature en ville contribue à une meilleure santé
Les éléments «bleus» et «verts» des zones urbaines, tels que les arbres, les parcs, les canaux, les étangs,... peuvent contribuer à améliorer la qualité de l’air et ils incitent également la population à sortir plus souvent, pointe dans un avis consultatif publié mercredi le Conseil supérieur de la santé (CSS).
Toutefois il existe certains risques liés à la présence d’animaux (zoonoses) ou de plantes (allergènes). Le CSS émet une série de recommandations afin de planifier la nature en ville «de manière réfléchie» et trouver «l’équilibre le plus optimal».
La santé humaine liée à l’environnement
Selon le CSS, nos soins de santé sont axés traditionnellement sur les infrastructures médicales, une alimentation suffisante et équilibrée et sur un air pur et une eau propre, tandis que l’influence de l’environnement bâti et l’importance de la verdure et de l’eau pour la santé sont sous-estimées. Or, l’homme fait partie d’un écosystème naturel. C’est d’ailleurs le principe du concept «One Health» ("Une Santé"), axé sur les interactions entre la santé des humains, des animaux, des plantes et des écosystèmes.
La pandémie de Covid-19 peut illustrer, pour le Conseil supérieur de la santé, ces liens d’interdépendance entre la nature et la santé humaine, appelés NHI. «Si une origine animale est confirmée, l’émergence du SRAS-CoV-2 pourrait être considérée comme une illustration de la manière dont l’empiètement des activités humaines sur les habitats naturels peut avoir des effets indirects», écrit le CSS dans son avis. «Forêts empiétées par les terres cultivées, élevage intensif, croissance urbaine,... toute activité humaine affectant l’environnement, y compris la conservation, peut être considérée à travers le prisme de la dynamique et de l’évolution des agents pathogènes.»
Des recommandations
En outre, le confinement décrété en Belgique et ailleurs met en exergue l’importance pour la santé humaine de disposer d’installations récréatives en pleine nature dans le contexte urbain, ainsi que le défi de l’accessibilité.
L’avis, qui se concentre sur la population vivant dans des villes dont les centres comptent 50.000 habitants ou plus, développe plusieurs recommandations: soutenir l’intégration des interdépendances entre les espaces verts et bleus urbains et la santé humaine à tous les niveaux de la société, soutenir la cointégration de la biodiversité et de la santé humaine à tous les niveaux de gouvernance, soutenir le développement de systèmes de santé humaine plus résilients ou encore soutenir l’inclusion des effets des espaces verts et bleus urbains sur la santé humaine dans la planification spatiale et les plans d’urbanisme,...
Le Conseil supérieur de la santé plaide toutefois pour une approche progressive, assortie d’un suivi approfondi. «Une approche progressive permet non seulement d’éviter d’emprunter des voies irréversibles ou inefficaces, mais aussi d’aider la science à mieux comprendre cette complexité», estime-t-il.
«Chaque zone urbaine a ses propres caractéristiques naturelles, sociales, culturelles et économiques. Ces incertitudes et inconnues inhérentes rendent difficiles une connaissance sans équivoque et son application pratique», reconnaît le CSS.
Ce dernier organisera un débat interactif sur ce rapport au printemps 2022.