Polémique dans une école de Seraing où une élève a été placée en retenue à cause de sa tenue jugée «inappropriée»
Clara a passé plusieurs heures en retenue à cause de sa tenue jugée inappropriée. Une punition qu’elle juge injuste.
Avec le retour du beau temps ces derniers jours, les tenues se sont faites plus légères, que ce soit en rue ou dans les écoles. Une situation que certaines écoles ont parfois du mal à gérer, notamment à cause de leur règlement d’ordre intérieur parfois dépassé. L’Athénée Royal Air Pur à Seraing est ainsi au centre d’une polémique car une de ses élèves a reçu lundi dernier quatre heures de retenue à cause de sa tenue jugée inappropriée à la sortie du cours de gym et alors qu’elle allait rentrer chez elles. La direction de l’école lui a en effet reproché de ne pas porter de soutien-gorge alors qu’elle était vêtue d’un legging, d’un top blanc et d’une chemise. Deux autres filles ont également été recadrées à cause de leur tenue.
«Ils nous ont fait comprendre qu’on n’avait rien à dire. Ils nous ont dit que ça les mettrait dans l’embarras si les garçons commençaient à nous regarder et lancent des rumeurs sur nous. Ils n’ont pas été plus loin puisqu’à chaque fois qu’ils justifient ça, ils le font via le règlement d’ordre intérieur de l’école. Ils se cachent toujours derrière celui-ci», explique Clara, une des étudiantes, à la RTBF. L’adolescente assure avoir été carrément menacée par la proviseure. «La proviseure m’a dit que si elle me croisait et qu’elle trouvait que ma tenue n’était pas appropriée, elle me mettrait un jour d’exclusion. Si ça se reproduisait, elle me virerait de l’école».
Un commentaire surprenant
Contacté par la RTBF, le préfet de l’établissement a indiqué que l’étudiante avait été sanctionnée à cause de sa tenue ainsi que pour ses réponses inappropriées envers la proviesure. «En sortant du cours de gym, elle avait une petite brassière qui ne couvrait quasiment rien, et elle n’avait pas de soutien-gorge en dessous. Même pour moi, c’était assez gênant. Les filles ne sont pas obligées de mettre de soutien-gorge, mais si elles mettent des brassières transparentes, il est préférable pour elles d’en mettre. Je dis ça pour elles, pas pour moi. Il vaut mieux qu’il y ait un minimum de tenue.(…). J’ai dit à Carla que sa tenue me gênait personnellement en tant qu’homme, de la voir comme ça. Il y a une sexualisation qui n’est pas la bienvenue à l’école. Dès lors où une jeune fille est devant moi et où je vois tout au travers de son t-shirt, c’est assez désagréable. C’est une question d’éthique et de bon sens au niveau de la société (…). Il y a un règlement, on respecte le règlement. C’est tout», a-t-il répondu.
Un commentaire interpellant qui a pas mal fait réagir sur les réseaux sociaux. «Un homme est mal aise devant une fille de 12 ans, c’est la fille qu’on punit et non l’homme», a notamment commenté une internaute. «Je ne pensais pas que c’était encore possible de mettre une retenue à une adolescente parce qu’un vieux monsieur se sent mal à l’aise devant une jupe», a enchéri une autre.
«C’est inadmissible»
Interrogé par la RTBF, Jean-François Mahieu, porte-parole de la ministre de l’Éducation Caroline Désir, a donné son avis sur cette affaire. «C’est inadmissible, nous ne tolérons et ne cautionnons évidemment pas ces actes et interpellerons le PO de l’établissement», a-t-il commenté, avant de préciser que ce sont les PO qui sont en charge des règlements d’ordre intérieur.
Le pouvoir organisateur de Wallonie-Bruxelles Enseignement, dont fait partie l’école sérésienne, va ouvrir une enquête.