Pourquoi n’est-il pas exclu qu’Engie soit contraint par la loi à garder les réacteurs nucléaires ouverts?
Le président de l’Open Vld, Egbert Lachaert, n’exclut pas de contraindre Engie par une loi si les négociations en cours avec le groupe énergétique ne livraient pas les résultats attendus, a-t-il fait savoir jeudi sur le plateau de LN24.
Le gouvernement a décidé au cours de ses discussions budgétaires de confier à Elia et à la Commission de Régulation de l’Électricité et du Gaz (CREG) le soin d’étudier toutes les «options supplémentaires» pour renforcer – si nécessaire – la sécurité d’approvisionnement du pays jusque 2030. Parmi ces options, figure le nucléaire. Aux yeux du MR, du CD&V et de l’Open Vld, cela signifie que plus de deux réacteurs pourraient être maintenus après 2025.
«Si c’est deux réacteurs, on en fait deux. Si c’est quatre réacteurs, on en fait quatre. Il n’y a pas de tabous. C’est bien possible que plus de deux réacteurs seront nécessaires. Tout le monde s’est mis d’accord pour faire ce dont on avait besoin», a expliqué M. Lachaert.
Engie déraisonnable?
Sous l’égide du Premier ministre, Alexander De Croo, et de la ministre de l’Énergie, Tinne Van der Straeten, le gouvernement négocie la prolongation des réacteurs de Doel 4 et Tihange 3 qu’il a décidée le 18 mars.
«Si Engie est complètement déraisonnable, on peut les forcer par une initiative législative à la Chambre pour les forcer à garder des réacteurs ouverts (…) On peut le faire. On l’a déjà fait avec d’autres réacteurs prolongés. Engie est allé à la Cour constitutionnelle pour attaquer la loi et n’a pas obtenu gain de cause», a averti le libéral flamand, tout en disant sa faveur pour une solution à l’amiable. «C’est mieux parce qu’après, on aura des procédures qui dureront des années. On a besoin l’un de l’autre».
Lundi, le président du PS, Paul Magnette, a déjà évoqué cette possibilité de contraindre Engie. À ses yeux, les négociations avec le groupe français ont assez duré, il faut maintenant le forcer à produire de l’énergie à un prix fixé par l’État.
Interrogée mardi en commission à la Chambre, la ministre de l’Énergie a quant à elle indiqué que la négociation avec Engie demeurait l’«option préférentielle».