Pourquoi tout le monde est-il malade pour le moment?
Au-delà de la Covid-19, les virus hivernaux sont très présents pour le moment et les malades sont nombreux.
Le coronavirus circule toujours en Belgique. Selon les derniers chiffres communiqués ce mardi matin par l’Institut de santé publique Sciensano, 2.748 nouvelles contaminations ont été dépistées en moyenne par jour la semaine dernière. Le pic de la vague d’octobre semble néanmoins être passé puisque ce chiffre est en baisse de 13% par rapport à la semaine précédente.
Les virus hivernaux sont très présents
Mais il n’y a pas que la Covid et depuis quelques jours, de nombreux Belges sont malades. Depuis quelques jours, les pharyngites, les rhumes, les angines mais aussi les gastro-entérites circulent beaucoup dans la population. «Actuellement, on a l’impression que tout le monde est malade. Les virus hivernaux sont très présents, ce qui fait que l’activité est chargée en ce moment», confie Christophe Barbut, médecin généraliste et président du collège de médecine générale (CMG) à la DH.
Durant les deux hivers précédents, les gestes barrières avaient permis de limiter la circulation du coronavirus mais aussi des autres virus hivernaux. Cette année, le port du masque se fait de plus en plus rare et il y a un relâchement général dans la population. Les virus en profitent donc pour revenir en force. «Globalement, si les gens portent le masque dans certaines situations, respectent certaines recommandations et s’isolent si nécessaire, il est possible qu’on ait un hiver plus calme que d’habitude au niveau de la circulation des virus de saison», rassure néanmoins le docteur Barbut.
L’immunité générale a-t-elle diminué?
Le phénomène ne touche pas seulement la Belgique. En France aussi, le nombre de malades explose. «Le taux d’incidence des cas d’infection respiratoire aiguë vus en consultation de médecine générale» est «en augmentation depuis début septembre», indiquent les autorités sanitaires.
«Il est tout à fait possible que l’immunité de la population générale ait diminué. Du fait de cette baisse de l’immunité collective vis-à-vis de ces virus», il se peut que «les épidémies de cette année soient de plus grande intensité », explique l’épidémiologiste Sibylle Bernard-Stoecklin dans une vidéo récemment mise en ligne par l’agence sanitaire Santé publique France, en citant par exemple la bronchiolite ou la grippe.
Pour éviter les virus et les maladies qui circulent en ce moment, les professionnels de la santé recommandent des gestes simples mais efficaces comme une hygiène rigoureuse des mains, le port du masque, le fait d’aérer son domicile ou de rester chez soi lorsqu’on est malade.
Plus d’absentéisme à cause de la fin du télétravail?
Parallèlement, une étude d’Acerta publiée ce matin indique qu’en 2022, le Belge a déjà un jour de maladie en plus que les années précédentes. Le travailleur belge a été absent du travail pendant 5,6 jours en moyenne jusqu’à présent en 2022, en raison d’un absentéisme pour maladie de courte durée, c’est-à-dire moins d’un mois de maladie. Cela représente un jour complet de plus que les années précédentes, et même presque un jour de plus qu’avant le coronavirus, souligne le prestataire de services RH. Acerta craint d’ailleurs une période automnale et hivernale difficile pour les entreprises.
La progression de l’absentéisme pour maladie de courte durée peut éventuellement être attribuée à la nouvelle baisse du travail à domicile, analyse le prestataire de services RH. Les travailleurs souffrant de maux qui continuaient auparavant à travailler à la maison dans ce cas sont peut-être plus souvent réellement absents de ce fait. «Depuis la crise du coronavirus, plus qu’avant, nous avons le réflexe de ne vouloir contaminer personne et nous restons plus rapidement chez nous. Nous vivons également une période stressante, ce qui pèse sur le bien-être mental», commente Olivier Marcq d’Acerta Consult, n’en omettant pas non plus la charge de travail élevée dans certains secteurs.
Enfin, pour le mois de septembre spécifiquement, Acerta souligne le rôle de la fin des vacances et le début de l'année scolaire. Les rhumes et les grippes se sont en effet répandus comme une traînée de poudre dans les écoles et les crèches, en n'épargnant pas les parents.