Prix de l’énergie: voici les mesures sur la table pour soulager votre portefeuille
Si chacun s’accorde à dire qu’il est temps de trouver une solution pour soulager les citoyens face à l’explosion des prix de l’énergie, les discussions piétinent. Et l’impatience se fait sentir. Ce dimanche, la ministre du Climat, Zakia Khattabi (Ecolo) appelait chacun des partenaires de coalition à sortir des positions «dogmatiques».
«Je suis certaine que le signal sera donné cette semaine, il en va de la crédibilité du gouvernement», insistait de son côté la ministre des Pensions et de l’Intégration sociale, la socialiste Karine Lalieux. Ce matin, s’exprimant au micro de La Première (RTBF), elle a indiqué espérer que le kern se mette d’accord le plus rapidement possible, éventuellement dès «ce soir» sur des mesures qui doivent soulager la population confrontée à la flambée des prix de l’énergie.
Depuis plusieurs jours, il est question d’un package de mesures, comprenant le tarif social étendu, dont la prolongation jusque fin juin semble faire l’unanimité, mais aussi d’un chèque énergie déductible de la facture des ménages. Enfin, et ce serait la piste privilégiée par la Vivaldi: une diminution «intelligente» de la TVA, par laquelle le taux passerait de 21% à 6% pour ensuite reposer une modulation des accises afin de tenir compte des prix du marché.
Interrogé sur Bel RTL, un autre socialiste, le député Malik Ben Achour, a précisé son idée du jeu sur les accises, qui augmenteraient (au moins pour certains) quand les prix de l’énergie baissent. «Il ne doit pas servir à reprendre d’une main ce que l’on donne de l’autre, mais à moduler, à mieux cibler (le soutien financier) sur les ménages qui en ont besoin, c’est-à-dire les ménages qui ne font pas partie des 20% les plus pauvres, et qui ne sont pas non plus les 10-15% les plus riches.»
«On ne peut pas moduler les accises sur base du salaire des gens, les règlements européens l’interdisent», précise-t-il. En revanche, «on peut introduire des critères de consommation d’énergie, de composition de ménage». Un principe et des critères qui doivent encore faire l’objet d’analyses et, surtout, d’un accord politique.
Ni le PS, ni Ecolo, ni le MR ne semblent en tous cas vouloir d’une baisse temporaire de la TVA à 6%, l’idée défendue dans la majorité par Vooruit et le CD&V. «Il faut des mesures les plus structurelles possibles», en sachant que la protection du pouvoir d’achat des ménages, c’est aussi «de l’argent qu’on réinjecte dans l’économie», souligne Malik Ben Achour.
«Baisser la TVA pendant six mois pour la remonter après, ça ne va pas aider les gens dans la durée», a fait de son côté remarquer le président du MR, Georges-Louis Bouchez. Même son de cloche du côté de Zakia Khattabi: «C’est typiquement une fausse bonne idée. En fait c’est un mini saut d’index: le fait de baisser la TVA fera que le panier coûtera moins cher et ne nécessitera pas forcément un index. Ceux qu’on pense aider aujourd’hui par cette réduction devront le payer plus tard.»
Une chose est sûre: l’horloge tourne, les factures s’accumulent, et il est grand temps d’atterrir dans les discussions au sein du gouvernement fédéral.