Procès des attentats à Bruxelles: le portrait de Salah Abdeslam dressé dans l’acte d’accusation
Salah Abdeslam est le prochain accusé à être décrit dans l’acte d’accusation, dont la lecture a reprise jeudi après-midi. La cour d’assises de Bruxelles se penche depuis lundi sur les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles et Zaventem.
Salah Abdeslam a grandi à Molenbeek-Saint-Jean. Après ses études secondaires, il est engagé comme technicien à la Stib, grâce à son père qui a travaillé dans l’entreprise de transport publics, comme le décrit l’acte d’accusation.
Il fréquente des copains de son quartier, dont Abdel Hamid Abaaoud (qui deviendra le coordinateur des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, NDLR). En 2011, lui et Abaaoud sont condamnés à un an de prison avec sursis pour tentative de vol qualifié.
En 2013-2014, Salah Abdeslam se rapproche de son frère Brahim (l’un des kamikazes des attentats de Paris, NDLR). Il fréquente le café tenu par son frère. A cette époque, de nombreux jeunes partent en Syrie. Salah Abdeslam évoque une seule fois la possibilité de s’y rendre, auprès de sa fiancée. Son entourage remarque peu son intérêt croissant pour la religion.
Le 7 février 2015, il va chercher son frère Brahim, de retour de la zone irako-syrienne, à l’aéroport d’Amsterdam.
Des terroristes rapatriés
Le ministère public reproche à Salah Abdeslam son rôle dans le rapatriement de terroristes venus de Syrie (Mohamed Belkaïd, Najim Laachraoui, Osama Krayem, Sofien Ayari…). Il aurait participé à la location de véhicules et d’appartements qui ont servi dans le cadre des attentats de Paris.
Salah Abdeslam se rend à Paris avec les autres kamikazes du 13 novembre. Il dépose trois membres du commando au stade de France, lui-même muni d’une ceinture d’explosifs, mais il revient en Belgique la nuit du 13 au 14 novembre et rejoint la planque de la rue Henri Bergé à Schaerbeek. Il y retrouve les frères El Bakraoui, Najim Laachraoui, Belkaïd, Osama Krayem et Sofien Ayari.
Dans une lettre à son «émir», Salah Abdeslam déclare que sa ceinture n’a pas fonctionné et qu’il va donc «finir le travail ici».
Un suivi minutieux
Selon l’acte d’accusation, Abdeslam suit les kamikazes et accusés dans chacune des caches et prépare avec eux de nouveaux attentats. Lui et d’autres passent notamment du temps à nettoyer les armes qui les entourent dans chaque planque.
La cellule terroriste cible l’Euro 2016, qui doit débuter en juin, rappelle l’acte d’accusation. Mais le 15 mars, la police perquisitionne la planque de la rue du Dries à Forest et une fusillade éclate. Belkaïd est tué par la police. Abdeslam et Sofien Ayari prennent la fuite et se réfugient dans une cave à Molenbeek. Ils y sont arrêtés le 18 mars.
C’est après l’arrestation d’Abdeslam et Ayari que le reste du commando décide de changer les plans et d’attaquer l’aéroport de Zaventem et la station de métro Maelbeek le 22 mars.
Interrogé le 19 mars par les enquêteurs, Abdeslam évite de parler de ce qui pourrait permettre d’identifier des complices ou de faire avancer l’enquête. Il invoquera ensuite le droit au silence, malgré les tentatives répétées des enquêteurs de l’amener à parler.
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