Quelle est cette étrange bactérie qui ravit les chercheurs?
Des chercheurs belges viennent de découvrir des bactéries intestinales capables de prédire la sclérose en plaques et son évolution. Metro vous explique.
Des chercheurs de Louvain et de Bruxelles ont réussi à identifier des bactéries intestinales susceptibles de prédire l’évolution de la sclérose en plaques, une maladie nerveuse. C’est ce qu’a annoncé jeudi l’Institut flamand de biotechnologie VIB.
L’existence d’un lien entre la maladie et un microbiome perturbé, c’est-à-dire l’ensemble des bactéries et autres micro-organismes présents dans le corps humain, était déjà connue depuis longtemps. Cependant, les études qui l’ont démontré ne portaient que sur un seul moment dans le temps. La nouvelle étude a, elle, suivi des patients atteints de sclérose en plaques sur une longue période afin de tirer des conclusions à plus long terme.
Comment les chercheurs l’ont-ils découvert?
L’équipe de recherche, composée de scientifiques du Centre de microbiologie VIB-KU Leuven, du département de neurologie de la VUB/UZ Brussel et du Centre national de la sclérose en plaques de Melsbroek, a suivi 111 patients atteints de la maladie pendant une durée moyenne de 4,4 ans. Tout au long de cette période, l’équipe a prélevé des échantillons de leurs selles à intervalles réguliers et a effectué des tests neurologiques, tels que des tests de marche et de dextérité. Les chercheurs ont ainsi pu vérifier si les symptômes de la maladie restaient stables ou s’aggravaient.
Les résultats?
Il en ressort que 41% des patients présentaient une aggravation significative des symptômes. Chez 43,6% d’entre eux, l’«entérotype Bacteroides 2» (Bact2) a été trouvé dans les échantillons de selles. Il s’agit d’une composition spécifique de bactéries intestinales qui indique un microbiome perturbé. Dans le groupe de patients atteints de sclérose dont les symptômes sont restés stables, le Bact2 n’a été trouvé que chez 16,1% d’entre eux.
Comme la présence de Bact2 chez les patients est restée relativement stable au fil des ans, les bactéries intestinales peuvent aider à prédire l’évolution de la maladie nerveuse. «Ces résultats sont donc très prometteurs, même s’ils doivent encore être validés dans un groupe plus important», explique le professeur Jeroen Raes, du Centre de microbiologie VIB-KU Leuven.
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