Qui aura bientôt besoin d’une troisième dose en Belgique? Les experts font le point sur le rappel du vaccin anti-Covid
En septembre, la Taskforce Vaccination devra prendre un certain nombre de décisions en ce qui concerne le rappel du vaccin anti-Covid. Gudrun Briat, membre de cette équipe d’experts, et Pierre van Damme, épidémiologiste à l’univesité d’Anvers, ont expliqué la raison de cet agenda et du choix des personnes qui bénéficieront en priorité d’une troisième dose.
Au Royaume-Uni, le service de santé est déjà occupé à planifier le rappel du vaccin anti-Covid. Une troisième dose sera administrée aux groupes à haut risque et aux plus de 70 ans dès le mois de septembre, suivis par les plus de 50 ans. l’objectif visé par le NHS est clair: administrer ce rappel en même temps que le vaccin contre la grippe.
En Belgique, l’objectif est le même, comme l’explique à nos confrères de HLN Gudrun Briat, membre de la Taskforce vaccination: «Si le calendrier le permet, nous ferons également coïncider cette troisième injection avec la vaccination contre la grippe. Seulement, nous ne pouvons encore rien planifier de concret. L’Angleterre fixe sa propre ligne concernant la vaccination. Nous devons attendre que l’Agence européenne des médicaments (EMA) approuve un vaccin de rappel. À ce jour, aucun fabricant de vaccins n’a encore soumis de dossier à l’Agence européenne des médicaments. Mais les choses peuvent aller vite. Lorsque les premiers vaccins corona ont été approuvés, l’autorisation a été accordée un mois après la soumission du dossier.»
Le géant pharmaceutique a d’ores et déjà annoncé que l’injection d’une troisième dose multipliait le nombre d’anticorps contre le variant Delta par cinq chez les adultes entre 18 et 55 ans. Ce chiffre grimpe jusqu’à onze lorsque l’on parle des 65-85 ans, quand il s’agit de la protection effective après la deuxième injection.
«Quatre à six mois après la seconde dose»
«Pour les groupes à risque, les patients cancéreux et les personnes en bonne santé, l’effet d’un rappel de la vaccination, quatre à six mois après la deuxième injection, est testé (…) Dans le même temps, M. Sciensano tente d’établir le profil des personnes qui continuent de contracter une infection après une vaccination complète. S’agit-il toujours des personnes à risque, des personnes âgées ou de vaccins spécifiques? (…) Le résultat déterminera notre politique concernant la troisième dose», explique Pierre Van Damme, épidémiologiste à l’université d’Anvers.
L’expert précise: «Les vaccins nécessaires ont déjà été commandés. En septembre, nous devrons décider qui recevra une piqûre de rappel et comment organiser les choses. Si seuls les groupes à haut risque doivent recevoir une troisième injection, les médecins généralistes peuvent s’en charger, éventuellement avec l’aide des pharmaciens. Si une vaccination de rappel est nécessaire pour tous, nous ferons certainement appel aux médecins du travail. Et peut-être aussi maintenir ouvert un centre de vaccination par province.»