«Sabotage» de la N-VA : Les critiques des francophones fusent sur l’organisation du dernier Codeco
Les critiques ne tarissent pas lundi matin, du côté des partis francophones, envers la manière dont le dernier Comité de concertation consacré à la situation sanitaire a été organisé. Au cœur de ces critiques: la N-VA.
«Je suis en colère depuis vendredi, par rapport à l’instrumentalisation du Codeco par la N-VA, et ses conséquences», indique le vice-Premier Ecolo Georges Gilkinet dans un entretien au Soir. «On a dû travailler dans la précipitation, dans l’urgence», critique un autre vice-Premier, le socialiste Pierre-Yves Dermagne, au micro de LN24. Tandis que le président du MR Georges-Louis Bouchez regrette auprès de Bel RTL l’attitude de Jan Jambon: «Convoquer des réunions via la presse comme le ministre-président flamand l’a fait, ce n’est certainement pas une manière de gérer ça utilement, avec sang froid».
«Une situation politique intolérable»
Selon Georges Gilkinet, l’histoire de la Saint-Nicolas anversoise est bien véridique: Jan Jambon aurait demandé au fédéral de convoquer un nouveau Codeco et d’interdire les activités en intérieur avant le week-end, sur demande de son président de parti Bart De Wever. Ce dernier n’aurait pas souhaité porter lui-même la responsabilité d’interdire un grand événement de Saint-Nicolas dans sa ville d’Anvers où des milliers d’enfants étaient attendus. «Si c’est vrai, on est là face à une situation politique intolérable», commente lundi Georges-Louis Bouchez, interrogé à ce sujet sur Bel RTL.
«L’attitude de la N-VA par rapport à la pandémie est totalement irresponsable. Ce sont eux qui ont empêché à certains moments de prendre les mesures nécessaires, notamment lorsqu’il y avait plus de vaccinés en Flandre, alors ils freinaient. Ici, leur attitude a conditionné tout le Codeco, cela nous a conduits à agir d’une façon qui n’est pas optimale» (notamment sur la fermeture des écoles), appuie Georges Gilkinet lundi matin dans les pages du Soir, parlant même de «sabotage».
«Un signal d’alarme»
Plus globalement, l’écologiste s’attaque à la «manière de travailler» du fédéral, un refrain déjà entamé la semaine dernière par le PS. «Je lance un signal d’alarme sur la manière de travailler, de prendre les décisions vis-à-vis du personnel de la santé, des écoles, de la culture, de la société en général», indique-t-il dans son entretien avec le quotidien.
PS et Ecolo, qui sont tous deux représentés dans l’équipe d’Alexander De Croo, se rejoignent donc sur ces grandes lignes: ils avancent un besoin de réponses mieux préparées, d’une vision à plus long terme, d’une certaine prévisibilité des mesures. Pierre-Yves Dermagne évoque une nouvelle fois le «baromètre» corona, lundi matin (sur LN24), et parle de futures mesures de soutien aux soins de santé. Georges Gilkinet pousse pour «renforcer notre système de soins de santé», «améliorer les conditions de travail et de rémunération» des soignants».
«On a un système de santé qui coute déjà beaucoup d’argent», estime quant à lui le président du MR Georges-Louis Bouchez. Celui-ci avance qu’il y a cependant des améliorations à faire dans «l’organisation des soins de santé», par exemple dans la manière d’utiliser aux soins intensifs certains types d’infirmiers plutôt que d’autres,etc.