Salah Abdeslam ne faisait qu’exécuter des ordres: «Je suis arrivé dans cet appartement sous la contrainte»
Ce jeudi, les procureurs ont interrogé Salah Abdeslam afin qu’il livre sa vérité quant aux attentats survenus le 22 mars 2016 à Bruxelles. Voici ce qui ressort de cette séance agitée à Justitia.
Les procureurs ont interrogé Salah Abdeslam, jeudi matin au procès des attentats du 22 mars 2016, au sujet des nombreux chargeurs qui étaient présents dans la planque de la cellule terroriste rue du Dries à Forest. «Je suis arrivé dans cet appartement sous la contrainte», a répondu l’accusé. «Je n’étais pas logisticien, je n’ai pas cherché à savoir à quoi servaient ces chargeurs.»
«Je n’avais pas mon motà dire»
Salah Abdeslam a soutenu qu’il ne faisait qu’exécuter des ordres au sein de la cellule terroriste. «Je ne me suis pas servi de ces armes, j’ai pris la fuite», a-t-il ajouté. «Je suis là dans cet appartement pour une seule raison: me cacher. Je n’avais pas mon mot à dire», a-t-il précisé pour insister sur le fait qu’il n’était pas un décideur.
La parole a été donnée, jeudi matin, devant la cour d’assises de Bruxelles, aux procureurs pour leurs questions aux accusés. Bernard Michel et Paule Somers ont interrogé plusieurs d’entre eux sur divers aspects du dossier, de leur séjour en Syrie (pour ceux qui s’y sont rendus) à des détails plus précis sur les jours précédant ou suivant les attentats. Les accusés se sont montrés beaucoup plus tendus dans leurs réponses que lors de l’interrogatoire par la présidente, refusant parfois de répondre à certaines d’entre elles.
«Je suis retourné travailler dans mon snack»
Lors de cette séance de questions-réponses, les procureurs ont notamment demandé Mohamed Abrini si, comme Salah Abdeslam, il avait été orienté vers la Syrie, lorsqu’il est revenu de Paris la veille des attentats du 13 novembre 2015. «Abaaoud m’a passé un téléphone pour que j’appelle la cache à Bruxelles. Je l’ai jeté dès Paris et je suis retourné travailler dans mon snack. Quand El Bakraoui est venu me chercher, il a certainement compris que je n’étais pas un élément fiable, d’où ils ne m’ont pas proposé à moi de partir en Syrie. Quand il est venu me chercher au snack, je n’ai pas eu d’autres choix que de le suivre en fait», a-t-il répondu.
L’implication des autres accusés
Bilal El Makhoukhi, lui, a notamment réaffirmé clairement qu’il savait que Najim Laachraoui préparait des attentats lorsqu’il l’a revu peu avant. «Najim m’a dit qu’il était là pour faire des attentats en Europe. De toute façon, à partir du moment où on se voit dans la clandestinité et où il me demande des armes et de trouver des appartements, je me doute que c’est pour ça. En plus, il y avait eu les attentats de Paris avant», a-t-il déclaré. «Après, j’étais pas dans la confidence de où, quoi, comment. Moi je comptais repartir en Syrie.»
Quant à Ali El Haddad Asufi, il a été interrogé en particulier sur ce qu’il connaissait des projets d’Ibrahim El Bakraoui lorsque ce dernier s’est installé, à l’automne 2015, dans la planque de l’avenue des Casernes. Selon lui, son ami se cachait pour fuir des poursuites judiciaires à la suite d’un braquage qu’il avait commis, il ne savait pas qu’il préparait un attentat. «Ibrahim se cachait juste le temps de savoir si on avait découvert des éléments qui pouvaient mener à lui, ça ne devait durer qu’un temps. Pour nous, il allait revenir à sa vie normale après. Il devait rester trois ou quatre jours avenue des Casernes à la base.»
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